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Christophe Prudhomme : "Une canicule en juillet-août serait catastrophique"

Par Benjamin Jeanjean

Porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et urgentiste au Samu de Bobigny (Seine-Saint-Denis), Christophe Prudhomme était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce jeudi. En cette période de canicule, il met en garde contre une saturation des hôpitaux.

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Les fortes chaleurs ont des effets indéniables sur la santé, et les personnels hospitaliers en sont les premiers témoins. Invité du Grand Matin Sud Radio ce jeudi, Christophe Prudhomme est porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et urgentiste au Samu de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Selon lui, la canicule cible notamment une certaine catégorie de personnes. "On a une augmentation des demandes de soin pour les personnes fragiles, toutes celles qui ont des maladies chroniques (diabète, hypertension, insuffisance cardiaque) ou des problèmes psychiatriques. Ce sont des patients qui prennent beaucoup de médicaments, et chaleur et médicaments font mauvais ménage. On mange moins, on boit moins, on modifie son mode de vie, et donc on modifie son absorption de médicaments. On peut se retrouver alors en surdosage avec des conséquences parfois grave. Si vous faites une chute de tension, vous pouvez tomber et vous fracturer le col du fémur, par exemple", déclare-t-il.

"Les signes qui doivent alerter, c’est une fatigue inhabituelle, des vertiges, un mal de tête, de la chaleur au niveau du visage… Ce sont les premiers signes qui montrent que vous ne buvez pas assez. Mais le meilleur signe, c’est si vous n’allez pas aux toilettes pour uriner comme d’habitude. Si vous ne le faites pas suffisamment, c’est que vous ne buvez pas suffisamment", préconise-t-il par ailleurs.

"Un hôpital n’est pas un hôtel qui doit être plein en permanence"

Enfin, Christophe Prudhomme tire la sonnette d’alarme vis-à-vis d’une possible saturation à venir des hôpitaux. "On a la chance que cette vague de chaleur survienne à un moment où l’activité est normale. C’est le mois de juin, une période plutôt calme, donc on a suffisamment de lits ouverts pour l’instant. Les urgences sont toujours à flux tendus, mais pour l’instant ça tient. Mais si on retrouve un épisode de ce type-là en juillet-août, on sera en situation de catastrophe. Les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner à flux tendus : dès qu’on a une petite augmentation d’activité c’est une tension supplémentaire. Il faut que les pouvoirs publics comprennent que l’hôpital n’est pas un hôtel, ça ne doit pas être plein en permanence", déplore-t-il.

Réécoutez ici l’intégralité de l’interview de Christophe Prudhomme dans le Grand Matin Sud Radio

 

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