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Chasse aux Roms : "Nous avons reçu des menaces sur Internet, elles venaient du peuple musulman"

Par La Rédaction

La communauté Rom a été victime de violentes attaques dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 mars 2019. Plusieurs individus ont commis des expéditions punitives contre les Roms, en raison d'une rumeur infondée qui évoque des kidnappings d'enfants pour le trafic d'organes et la prostitution. "Tout est faux", assure le parquet de Bobigny. Dix-neuf personnes ont été interpellées et quatre hommes âgés de 18 à 22 ans ont été présentés, hier, au juge du tribunal de grande instance de Bobigny pour des faits de violence et de rebellion. Ils s’étaient introduits dans un pavillon de Clichy-sous-Bois squatté par des Roms. Le procès est reporté au 17 avril 2019. En attendant, ils sont placés sous contrôle judiciaire. Mais dans les camps de Roms, la peur est toujours là : on redoute de nouvelles agressions. Clément Bargain de Sud Radio s'est rendu dans le bidonville Rom de Bondy qui a été pris pour cible lundi, où les habitants vivent dans la terreur.

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"Nous avons reçu des menaces sur Internet, elles venaient du peuple musulman"

Le bidonville de Bondy est coincé entre les rails du tramway et la Seine. Au milieu des feux de palettes et des cabanons en carton, les Roms sont attroupés. Georges était là dimanche soir, quand le camp a été attaqué : "Ils ont jeté des cailloux, cassé la voiture. On n'a rien pu faire, on a peur". La vingtaine d’individus a pris la fuite.

Il n’y a pas eu de blessés mais de la casse. Élena était aussi présente ce soir-là : "Nous ne les connaissons pas mais nous avons reçu des menaces sur Internet, elles venaient du peuple musulman. Ils ont juré sur Allah de se venger mais nous n'avons rien fait, nous ne sommes responsables de rien".

Tout est parti de cette fausse rumeur de Roms kidnappeurs d’enfants : "J'aime les enfants ! Comment je pourrais prendre d'autres enfants, un autre bébé ? On ne veut de mal à personne !".

"S'ils reviennent, on saura se défendre !"

Depuis dimanche, tout le bidonville est sur le qui-vive : "Nous avons très peur ! Nous avons peur de dormir, d'aller faire des courses et nous sommes des gens pacifiques, nous vivons pacifiquement. On reste là pour garder les enfants, on est sur les dents. S'ils reviennent, on saura se défendre !".

Cette nuit encore, les Roms se sont relayés pour garder le camp. La police, elle, reste aux alentours pour éviter toute nouvelle agression. 

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