C’est à un véritable mardi noir que la France doit s’attendre ce mardi, avec des grèves prévues chez Air France, chez les éboueurs, chez les étudiants ou dans le secteur de l’énergie. Mais le mouvement social qui sera scruté de près sera bien évidemment celui des cheminots, qui débutent leur grève perlée dès ce lundi soir à 19h. Alors que les perturbations s’annoncent importantes (12% des TGV, 28% des Transiliens, 13% des Intercités et 30% des TER seront en circulation), cette grève aura également un impact sur les finances des grévistes, qui ne sont bien sûr pas payés en cette période.
Sébastien est agent de maintenance à la SNCF. Avec un salaire net de 1600 euros par mois, celui qui compte observer 12 jours de grève en avril verra sa retenue sur salaire monter à quelque 720 euros… "Ça va être très dur. Dans les mois qui viennent, je n’aurai pas le choix, il faudra que je fasse très très très attention ! J’ai un peu d’argent placé que je déplacerai, je rognerai sur une partie des vacances et des choses qui ne sont pas obligatoires et nécessaires… On fait un choix : soit on ne fait rien et on sait alors qu’on perdra beaucoup d’argent, soit on décide de se battre", déclare-t-il au micro de Sud Radio.
Pour les soutenir, une cagnotte a été mise en ligne et a d’ores et déjà récolté près de 65 000 euros. Figurant parmi les donateurs, l’avocat pénaliste Arié Halimi justifie son geste. "Le gouvernement utilise pour transformer la société et nos acquis sociaux des ordonnances qui ne permettent pas un grand débat démocratique. Dès lors, la seule expression viable est la grève des cheminots, et je considère que pour tenir une grève, les grévistes doivent avoir suffisamment de subsides financiers. C’est pourquoi j’ai répondu à cet appel", explique-t-il.
Pour rappel, 36 jours de grève ont été déposés au total par les cheminots.
Propos recueillis par Juliette de Noyelle