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#BalanceTonPorc est "assez révélateur d'une réalité pour plein de femmes"

Par La Rédaction

Le succès du hashtag #BalanceTonPorc sur twitter démontre à quel point le harcèlement et les agressions sexuelles font partie du quotidien de nombreuses femmes. Reportage à Bordeaux.

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Le hashtag #BalanceTonPorc, lancé sur twitter par notre consœur Sandra Muller afin d'inciter les femmes à dénoncer le harcèlement et les agressions sexuelles qu'elles ont pu subir, s'est répandu comme une traînée de poudre sur le célèbre réseau social, en seulement 3 jours. La multiplication de tweets, dans lesquels de nombreuses anonymes racontent des situations tendancieuses, pour ne pas dire odieuses, auxquelles elles ont été confrontées, démontre que ces abus ne sont pas des cas isolés. L'initiative semble avoir en tout cas encourager plusieurs femmes à témoigner et la parole semble se libérer, à mesure que les messages affluent.

"Nous sommes toutes confrontées à des gros porcs"

C'est le cas de Sibylle, jeune bordelaise, qui a vécu une histoire similaire sur son précédent lieu de travail, subissant, des mois durant, des remarques et autres gestes déplacés de la part de son chef de service, lequel n'hésitait pas à la harceler. Nous sommes allés à sa rencontre. Si elle n'a pas souhaité raconter dans les détails la douloureuse expérience qu'elle a vécue, elle s'est toutefois confiée à notre correspondant Christophe Bernard, expliquant notamment pourquoi elle avait choisi de livrer son témoignage en 140 caractères. "Nous sommes toutes confrontées à des gros porcs qui nous prennent pour de la viande et qui ne saisissent pas la nuance entre la drague et le harcèlement. J'ai vu passer ça (le hashtag #BalanceTonPorc ndlr) et je me suis dit que c'étais assez révélateur d'une réalité pour pleins de nanas", nous a-t-elle expliqué, précisant tout de même que "raconter son histoire" demeurait "quelque chose de compliqué".

Sibylle, qui a depuis démissionné, n'a cependant donné aucune précision quant à l'identité de son harceleur, ce qui, d'un point de vue purement juridique, est une sage précaution, comme nous l'a rappelé Me Arnaud Dupin, avocat bordelais spécialiste en droit pénal : "À partir du moment où vous n'avez pas les éléments pour démontrer que ce que vous dîtes est vrai, vous vous exposez d'abord à des poursuites en diffamation", a rappelé ce dernier, mettant en garde les réseaux sociaux qui ont "une grosse responsabilité", car "c'est à eux de modérer et de tempérer", selon lui. Et l'intéressé d'ajouter que "la justice est celle des hommes et pas une justice virtuelle, dans laquelle les uns et les autres s'accusent". 

 

Propos recueillis par Christophe Bernard

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