Cinq personnes ont été blessées dont une gravement en plein centre de Marseille mardi par un homme muni de deux couteaux et d'une matraque, qui venait d'être expulsé de son hôtel et a été tué par des policiers.
"Un homme de nationalité tunisienne, en situation régulière, s'était fait expulser de l'hôtel dans lequel il logeait dans le quartier de Belsunce, parce qu'il ne payait pas son loyer", a expliqué le procureur Nicolas Bessone, lors d'un point presse.
"Il aurait, selon des témoins, prononcé diverses paroles religieuses et confuses lors de son périple", selon une source judiciaire. "Les éléments recueillis lors des premiers éléments de l'enquête ne sont pas de nature à fonder la compétence du parquet national antiterroriste (Pnat)", a ajouté cette source.
A 14H45, ce Tunisien de 35 ans en situation régulière, revient dans cet hôtel, monte au premier étage dans la chambre qu'il a occupée et porte alors un coup de couteau au flanc d'un occupant. Touchée au thorax, il se trouvait en fin d'après-midi "dans un état critique", selon le procureur.
Il porte ensuite plusieurs coups de couteau au gérant de l'hôtel, avant de le poursuivre dans la rue où il s'enfuyait avec son fils. Il poignarde alors ce dernier "au niveau du dos".
Le gérant de l'hôtel et son fils, "en urgence relative" selon le procureur, sont très certainement "définitivement sauvés", a assuré dans la soirée le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, venu sur place.
L'homme se rend ensuite cours Belsunce, une artère très fréquentée et commerçante du centre-ville, "dans un snack situé à proximité où il y a le patron et un certain nombre d'employés" de l'hôtel, situé quelques rues plus loin. Dans ce restaurant, il essaie alors de blesser d'autres personnes.
Chassé du snack, il va ensuite poursuivre son "périple criminel" et "il semblerait qu'à l'aveugle, gratuitement il tente de porter des coups à des personnes présentes et notamment deux personnes vont être blessées au niveau facial en recevant des coups de matraque puisqu'il était porteur de deux couteaux mais également d'une matraque", détaille Nicolas Bessone.
- "patrouille au bon endroit" -
Une patrouille de police circulant à Belsunce intervient ensuite : les policiers "vont lui demander de jeter ses armes, il n'obtempère pas et ils vont faire usage de leurs armes, que ce soit du taser ou de leur pistolet automatique et ils vont le neutraliser", détaille le procureur.
Selon Bruno Retailleau, il s'agissait précisément d'une patrouille de la police aux frontières (Paf) qui était "là dans le cadre de patrouille pour lutter contre l'immigration irrégulière, ça fait partie des consignes que j'ai donné aux préfets (...) et sans eux je peux vous assurer qu'il y aurait eu d'autres victimes". "C'était la bonne patrouille au bon moment et au bon endroit", a salué le ministre.
L'homme décèdera avant 15H30 malgré les tentatives de réanimation.

La police scientifique sur les lieux où cinq personnes ont été blessées par un homme muni de deux couteaux et d'une matraque et a été tué par des policiers, à Marseille, le 2 septembre 2025
Christophe SIMON - AFP
L'enquête est en cours et la police des polices, l'IGPN, a aussi été saisie.
L'assaillant, porteur d'une carte de séjour expirant en 2032, avait des antécédents judiciaires et fin août il avait été visé par un article 40 du préfet de l'Hérault pour des propos antisémites, selon le ministre.
Dans une vidéo publiée sur TikTok par une utilisatrice anonyme, on peut voir un individu muni de deux couteaux qui recule, tenu en joue par quatre policiers en civil avec des pistolets. Après une vingtaine de secondes, il saute dans la direction des forces de l’ordre et est alors neutralisé par les tirs des policiers. On entend sept coups de feu.
Un habitant du quartier a raconté aux journalistes de l'AFP que la police était arrivée "très vite". "Ils ont essayé de l’arrêter devant un fast food et là l'homme a essayé d'attaquer un policier au couteau. Le policier a crié +arrête-toi, arrête-toi+", a-t-il ajouté.
"Quand parfois j'ai créé la polémique, pour indiquer que parfois l'immigration n'était pas dans toutes les conditions nécessairement une chance, il y a des parcours qui sont des bons parcours, mais on doit faire très attention à ceux et celles qu'on accueille", a ajouté Bruno Retailleau (LR), fidèle à sa ligne.
Le maire divers gauche Benoît Payan a de son côté redit qu'il "manque toujours des effectifs de police" dans la 2e ville de France.
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Par Paul CASSEDANNE et Julie PACOREL / Marseille (AFP) / © 2025 AFP