Reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio
Alinéa : "On est très inquiets pour l'avenir des salariés qui restent"
Pour les syndicats pas de doute : la direction d’Alinéa profite du Covid pour licencier à moindres frais. Depuis la crise sanitaire, une ordonnance du gouvernement permet en effet à des actionnaires de racheter leur propre entreprise quand elle a déposé le bilan. "L'employeur met la société en redressement judiciaire, elle éponge ses dettes, puis elle se place comme repreneur, explique Eddy Chhlang, de la CGT. C'est un effet d'aubaine !, estime-t-il. Ça passe comme une lettre à la poste, le gouvernement tolère, la justice également, et les salariés restent impuissants. On se sépare de la moitié des salariés alors qu'on fait partie d'un groupe qui brasse des milliards d'euros..."
Le futur fait craindre le pire aux 864 salariés qui vont être repris : "le comité de direction de change pas, la stratégie qui ne fonctionnait déjà pas depuis une dizaine d'années reste la même, souligne Eddy Chhlang. On est très inquiets pour l'avenir des salariés qui restent".
"Les pertes datent depuis 10 ans. Il y a très clairement un problème sur le modèle économique, peut-être sur la gestion"
La famille Mulliez détient entre autres Auchan et Decathlon. Alinéa s’est servi d’une procédure d’exception pour fermer 17 de ses 26 magasins, alors que ses comptes étaient dans le rouge bien avant l’épidémie, explique Nathalie Campagnolo, l’avocate des salariés. Selon elle, "les pertes datent depuis 10 ans. Il y a très clairement un problème sur le modèle économique, peut-être sur la gestion".
De son côté, la direction d'Alinéa assure que c’est bien le virus qui a été le véritable coup de grâce. Les employés licenciés se verront proposer des offres d’emplois dans d’autres enseignes du groupe.
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