Fils adoptif d'André Malraux, qui était en réalité son oncle, Alain Malraux raconte les coulisses d'une famille qui a marqué l'Histoire de la France du XXe siècle.
Une enfance avec André Malraux
Adopté suite à la mort de son père en 1945 dans les camps de concentration, Alain Malraux vit avec sa mère, son oncle (qui épousa sa belle-sœur) et ses deux fils Gauthier et Vincent. "J'étais le benjamin de la troupe", se souvient-il, évoquant les repas du dimanche en compagnie de celui qui deviendra ministre du général de Gaulle. "C'est lui qui parlait, mais c'est moi qui l'interrogeait, sur tout", se rappelle Alain. "Je consultais André Malraux comme un dictionnaire", raconte-t-il. "Je me disais toujours : il va m'apprendre quelque chose", confie-t-il.
Le 18 juin, c'est l'occasion d'évoquer ses souvenirs du général de Gaulle, le compagnon de son père adoptif. "Je ne l'ai jamais rencontré", avoue Alain Malraux. "Je l'ai vu de la fenêtre de ma chambre, lorsqu'il est venu le lendemain de l'accident de voiture fatal de Gauthier et Vincent. Il est venu avec Yvonne de Gaulle donner l'accolade", se remémore celui qui était encore un jeune garçon. Depuis ses six ans, André Malraux emmenait son fils adoptif au Mont Valérien. "Quand il y a eu la nouvelle construction, la première ou la deuxième année, je me suis retrouvé au premier rang et à un moment donné, j'ai vu ces deux mètres devant moi avec une main tendue", se souvient l'auteur, qui au final connaît de Gaulle car "André en parlait très volontiers".
Une famille pleine de symbole
Sur la couverture de son livre, Alain Malraux a choisi la photo datant de 1971 où Malraux expliquait la Joconde à Jackie Kennedy, lors d'une rencontre à Washington. "Ce qui est pour moi piquant et amusant, c'est que cette couverture nous montre l'explication d'André Malraux à la présidente des États-Unis, à la droite de la photo vous avez l'ambassadeur en chien de faïence et sa seconde femme qui a l'air de quitter la pièce", décrit Alain Malraux. Mais ce qui le marque le plus, c'est qu'à l'arrière plan de cette photo, "il y a la Joconde qui semble nous dire que la personne éternelle dans la pièce, c'est elle !".
Le titre non plus n'est pas le fruit du hasard. "Le passage des grelots" représente une métaphore de la vie pour l'auteur. "Quand un attelage avec des chevaux s'approche, vous entendez les grelots avant qu'il ne rentre dans votre champ de vision", décrit-il. "Le passage de cet attelage est pour moi une image très simple et très forte de la vie : elle commence de très loin, elle est là et puis s'éloigne", estime Alain Malraux.
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