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40 jours dans une grotte : "Cette mission est symbolique de tellement de choses !"

Comment l’être humain est-il capable de s’adapter à un confinement extrême sans aucune notion temporelle ? Depuis dimanche 14 mars à 20 heures, 8 hommes et 7 femmes vivent coupés du monde dans la Grotte de Lombrives en Ariège. C’est l’expédition "Deep Time" : 40 jours sans lumière naturelle ni repères de temps, une première mondiale pour un groupe entier. Ce séjour dans les entrailles de la Terre, imaginé par le chercheur franco-suisse Christian Clot, est né des suites du Covid et des confinements successifs. Christine Bouillot a pu rencontrer l’équipe avant qu’elle ne s’enferme dans la grotte de Lombrives en Ariège.

40 jours sans lumière naturelle ni repères de temps, une première mondiale pour un groupe entier. © Christine Bouillot/Sud Radio

Reportage de Christine Bouillot pour Sud Radio

 

"C'est un enfermement de découverte et d'exploration et ça fait toute la différence"

À un kilomètre de l’entrée de la grotte, une simple porte en fer marque le début de l’enfermement : "c'est la porte qui pour nous sera la plus importante ! confie l'un des participants. Elle sera fermée à clef. Cet enfermement n'a rien à voir avec un enfermement de prison ou de confinement, c'est au contraire un enfermement de découverte et d'exploration et ça fait toute la différence".

Les participants sont tous volontaires. Alexis, âgé de 42 ans, chômeur et père de 3 jeunes enfants, n'aura pas de contacts avec eux pendant 40 jours. "Ça va bien se passer ! assure-t-il. Je suis fasciné par l'aventure et les choses un peu hors normes, extrêmes".

Marie-Caroline est la doyenne. Cette bijoutière de 50 ans se demande comment va réagir le groupe sans aucun repère de temps. "On va être chacun à son rythme, explique-t-elle. Chacun va manger quand il veut, je ne sais pas si on aura un repas tous ensemble... Du jour au lendemain, on ne verra plus la lumière du jour, on va être coupés du monde, c'est un petit peu stressant !" reconnaît-elle.

Ils sont entrés avec leurs affaires : des livres comme objet personnel et de quoi résister aux 95% de taux d’humidité de la grotte. "Des t-shirts, une petite trousse de toilette, des chaussettes, c'est très important les chaussettes, quelques polaires, énumère l'un des participants. Le basic pour ne pas avoir froid et résister le plus possible à l'humidité".

 

 

"La sortie est très impactante, parfois jusqu'à des difficultés profondes"

Pour Christian Clot, qui a imaginé ce séjour dans les entrailles de la Terre, le plus difficile sera sans doute la sortie : "ils sont excités d'y aller et c'est normal, ça fait des mois qu'on travaille dessus et ça fait des années que je travaille sur le principe d'adaptation ! explique-t-il. Cette mission-là est symbolique de tellement de choses, on est tous excités".

"Il y aura des moments très difficiles sous terre, reconnaît-il, mais on sera soudés, on sera entre nous. Il y aura des engueulades, on les corrigera. Mais quand on va sortir, soudainement, ce petit groupe qui a su trouver un fonctionnement va se retrouver dans une temporalité normale, avec un téléphone qui sonne en permanence. Il va falloir un vrai temps de réadaptation et la sortie est très impactante, parfois jusqu'à des difficultés profondes", prévient-il.

 

Les résultats de l’étude serviront dans de multiples domaines comme le spatial ou la marine. Leur sortie est programmée le 23 avril prochain.

 

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