Concernant les retraités, les pensions qui sont en moyenne de 1.500 euros, augmenteront de 0,3%, assure-t-il. « C’est moins que l’inflation et c’est l’un des motifs de mécontement, d’autant plus que les pensions avaient été quasiment gelées de 2014 à 2016, puisqu’en trois ans il n’y avait eu une augmentation que de 0,1%, avant une augmentation de 0,8% en 2017, 0,3% cette année et autant l’année prochaine. » Un tacle aux Socialistes ? « Quand on parle de budget et de pouvoir d’achat, il faut savoir inscrire les choses dans un temps plus long. Vous évoquez la question des retraités, notamment ceux qui touchent autour de 1.200, 1.400 et 1.500 euros. On oublie de rappeler que dans quelques semaines, ces mêmes retraités, comme l’ensemble des Français, verront leur taxe d’habitation diminuer d’un tiers, souligne Olivier Dussopt. De la même manière, pour tous ceux qui sont dans ce même niveau de revenus, retraités ou actifs, nous mettons en place avec Agnès Buzyn le reste à charge 0 sur les prothèses auditives, les prothèses dentaires et les lunettes. »
« Nous avons des objectifs à tenir, des efforts sont donc demandés à tout le monde »
Les retraités ne sont donc pas les “vaches à lait” du gouvernement ? « Non, ce ne sont pas des vaches à lait, mais il y a aussi une réalité. Nous avons des objectifs à tenir devant la Commission européenne, des efforts sont donc demandés à tout le monde », fait-il savoir. « Nous prenons également des mesures pour les entreprises, avec une révision des aides que Bruno Le Maire va mettre en oeuvre. »
Concernant Bruno Le Maire justement, les patrons du Medef, qui se réunissent aujourd’hui, accusent le gouvernement d’une “tambouille comptable” car Bercy vient de reporter à octobre les allégements des charges patronales sur le SMIC. Pourquoi une telle décision ? « Là aussi, remettons les choses dans leur contexte, explique Olivier Dussopt. Nous avions prévu de diminuer les charges au niveau du SMIC de 4 points supplémentaires. Cette baisse de 4 points va intervenir au troisième trimestre 2019. Le Medef peut considérer que cela aurait été mieux dès le 1er janvier, mais il ne faut pas oublier que le CICE est transformé en allégement de charges, ce qui correspond à ce qu’ils attendaient. Tous les secteurs doivent faire des efforts pour redresser les comptes publics. »
« Tous les fonctionnaires employés dans les trois secteurs de la fonction publique sont utiles »
Concernant la Fonction publique, Le Medef demande également d'accélérer la baisse des dépenses publiques. « Nous sommes dans une période de modération de la dépense publique, puisque nous avons respecté les objectifs européens avec un déficit inférieur à 3% l’année passée. Nous avons le même objectif cette année, nous serrons les dépenses de l’État qui n’augmenteront que de 0,8 à 0,9%, ce qui est extrêmement peu. Nous sommes dans un programme pluriannuel que nous tenons, à notre rythme, en tenant compte de la conjoncture économique », souligne le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics.
Alors qu’Emmanuel Macron avait promis une suppression de 120.000 postes sur cinq ans, seuls 4.500 postes dans la Fonction publique ont été supprimés. Le gouvernement va-t-il arriver à tenir ses promesses ? « Il y a une méthode qui est la notre, qui consiste à dire réorganisons, modernisons, revoyons l’organisation de nos services publics, mettons à profit la numérisation. Parce que si nous modernisons l’administration, nous pouvons réaliser des économies et à terme, diminuer le nombre de postes. Nous préférons préserver la qualité du service public, plutôt que de procéder à des coupes aveugles comme cela a été le cas en 2007 », explique Olivier Dussopt. N’y a-t-il tout de même pas trop de fonctionnaires ? « La question ne se pose pas, tous les fonctionnaires employés dans les trois secteurs de la fonction publique sont utiles. »