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Thierry Guerrier: "L'avenir du quinquennat va se jouer cette semaine"

Editorial politique

 

La semaine qui s’ouvre sera cruciale pour l’avenir politique d’Emmanuel Macron et de la majorité

 

On peut même dire que c’est la réussite ou l’échec du quinquennat, qui va se jouer cette semaine ! C’est l’essence même du « pari macronien » qui est en jeu: celui de faire enfin accepter par le pays les réformes si souvent repoussées, mais indispensables selon lui pour moderniser la France. C’est sa capacité à gagner ce pari, c’est donc tout son crédit politique, qui sera renforcé (ou très affaibli) s’il perd la main sur la réforme des retraites que son premier ministre, Edouard Philippe, va présenter mercredi. Vous connaissez la formule, beaucoup l’emploient depuis quelques jours : « Macron va-t-il se chiraquiser ? » C’est la question que politiques, syndicats et observateurs, (et tout le pays) se posent. En clair: le président va-t-il perdre toute capacité réformatrice d’ici à la fin du quinquennat, s’il n’arrive pas à convaincre (finalement) du bienfondé de sa réforme?

Mais est-ce que ce n’est pas déjà trop tard? Puisque le gouvernement a réussi à faire (presque) l’unanimité contre un projet qu’on ne connait même pas encore ?

Le gouvernement a réussi un exploit: il a fait (en quelques semaines) d’un projet ambitieux (qui était dans le programme du candidat Macron) une épreuve de force politique. Beaucoup de Français ont pris conscience, au moment de la dernière campagne présidentielle, de la nécessité de sauver les retraites, de garantir leur financement. Et au départ, l’idée d’un régime universel qui allait en finir avec la complexité des régimes spéciaux et la multiplicité des règles, cette idée avait séduit… Mais les couacs de communication, l’incapacité à expliquer comment fonctionnera (et surtout combien rapportera) le fameux « point » pour lequel nous cotiserons tous… Toutes ces erreurs ont fait peur, et l’idée s’est installée qu’on allait tous y perdre.

Puisque le président ne peut pas renoncer à son projet de régime universel, qui fonde son projet, qu e peut-il lâcher, pour débloquer la situation ?

Première chose: Emmanuel Macron ne peut effectivement pas céder sur le principe même de la réforme (l’instauration d’un régime unique à points). S’il le fait, c’est la « chiraquisation » et le retour au bercail des électeurs de droite qui l’ont rejoint. Que faire alors ?
Hé bien il doit faire du « en même temps », mais du « en même temps » crédible: par exemple, renoncer au report du départ en retraite, garantir aussi que l’ancien calcul sur les meilleures années sera compensé ! (pour ne pas y perdre) que pénibilité et entrée tardive dans le système donneront lieu à plus de points: autant de mécanismes, proposés d’ailleurs par la CFDT.

Vous venez de citer le syndicat CFDT… Il est toujours bienveillant à l’égard de la réforme ?

Là encore, tout va se jouer mercredi, dans le discours du Premier ministre. Soit Edouard Philippe intègre les propositions de ce syndicat dans la réforme et on peut aller vers une sortie de crise,
soit la CFDT bloque, elle aussi, et le bras de fer alors se poursuivra, et risque de se transformer en un conflit simplement "anti-Macron".

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