Le commissaire européen Thierry Breton a claqué la porte, se disant désavoué par Ursula Von der Leyen. La composition de la Commission Européenne devrait être connue le 17 novembre.
"Thierry Breton était une forte tête"
Ursula von der Leyen décide-t-elle du candidat de la France ? Le remplacement de Thierry Breton par Stéphane Séjourné est-il le symbole de la perte d’influence de la France ? "Au final, ce le sera, estime Jean Quatremer, journaliste à Libération, correspondant européen. "Mais s’il a claqué la porte hier matin. À la surprise générale , c’est qu’il savait que l’Elysée allait annoncer que Stéphane Séjourné, très très proche d’Emmanuel Macron, ministre des affaires étrangères inexistant, ancien patron des eurodéputés Renew et président du parti présidentiel, allait le remplacer."
Pourquoi Ursula von der Leyen n’en voulait-elle pas ? "Parce que Thierry Breton lui avait résisté. C’était une forte tête, il critiquait sa gouvernance dictatoriale. Elle ne le supporte pas. De l’autre côté, Emmanuel Macron s’était dit que ce serait pas mal de le remplacer pour placer quelqu’un en perdition. On va placer des copains qui cherchent un travail. Il voulait propulser Stéphane Séjourné."
Thierry Breton quitte la Commission européenne, Macron propose Stéphane Séjourné : "Emmanuel Macron veut placer ses copains" pour @quatremer #GrandMatinhttps://t.co/W2PHnkqbBj pic.twitter.com/N8OFzTG8mU
— Sud Radio (@SudRadio) September 17, 2024
Ursula von der Leyen atlantiste
"Au tout départ, Emmanuel Macron l’a soutenu, vu qu’il l’a nommé en juillet dernier, rappelle Jean Quatremer, journaliste à Libération. C’était une excellente idée. Un commissaire reconduit pour un second mandat a une influence énorme. Il devient le président bis de la Commission Européenne. C’était le bon choix. Brutalement, il a changé d’avis, à la fin du mois d’août, quand il a vu que Matignon allait lui échapper. En plus, il a violé sa parole. On ne peut plus croire personne en politique."
"Thierry Breton avait mis en haut de l’agenda la volonté de renouer avec la souveraineté européenne dans tous les domaines. Pour imposer cette vision de l’Europe, il a dû mener des bras de fer contre Ursula von der Leyen. Elle est atlantiste au mauvais sens du terme : elle ne veut pas que la souveraineté européenne fasse de l’ombre aux États-Unis. Par réflexe, elle les défend."
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