A Lyon, ce mercredi soir, Bruno Retailleau a pu mesurer que l’élan qui l’accompagne depuis son entrée au gouvernement était aussi palpable sur les terres de son rival Laurent Wauquiez. Il a rassemblé un petit millier de militants ou sympathisants autour de lui à quelques centaines de mètres du conseil régional qu’a présidé son adversaire pendant près de dix ans. “On m’avait dit qu’à Lyon, il n’y avait que des écolos ou des Insoumis. Je ne pensais pas faire une telle salle”, s’amuse d’entrée Bruno Retailleau.
Durant son discours d’une petite heure, le ministre de l’Intérieur ne mentionnera jamais le nom de Laurent Wauquiez et rappellera qu’il se refuse à le critiquer : “ce n’est pas quand ma famille retrouve des couleurs qu’il faut la diviser”. Juste avant lui, Gilles Gascon, maire LR de Saint-Priest, avait un peu moins fait dans la dentelle mais toujours sans citer l’ancien président de région : “nous ne sommes pas en terrain conquis. Ici à Lyon, les pressions ont été fortes”.
Enjambant l’échéance du 17 mai, Bruno Retailleau désigne à plusieurs reprises son seul adversaire : La France Insoumise. Il promet de combattre “le terrorisme intellectuel de gauche” et de libérer la droite “du joug idéologique de la gauche”. “Demain, je serais votre président mais pas d’un parti moins à gauche que la gauche, d’un parti qui sera fier d’être à droite”. Pour reconstruire Les Républicains, il veut mener une bataille culturelle et offre en caution la réussite de son action au ministère de l’Intérieur. “Ma sincérité, c’est ma force. La crise de la démocratie est celle de la parole publique. Il y a un écart entre ce qui vient des tripes et ce qui sort des lèvres. Quand on impose sa sémantique, on gagne dans les urnes. Le parler vrai a son efficacité”. Il cite en appui de son discours de la méthode les changements qu’il a impulsé place Beauvau sur les règles de naturalisation ou la loi sur le narcotrafic.
Il promet d’engager un travail de modernisation de la droite sur tous les sujets majeurs : école, fiscalité, travail, immigration et même l’écologie. “Depuis quand n’avons nous pas prononcé une idée nouvelle ?”, déplore-t-il. Il s’engage à associer les militants à ces réflexions sur ces “nouveaux chantiers” par le biais de référendum et à leur confier le choix de leur candidat pour l’élection présidentielle de 2027. Le sujet sera en partie tranché le 17 mai au soir quand les militants LR auront désigné leur nouveau président.
Retrouvez la derniere interview politique de Bruno Retailleau :