Assez de belles paroles, place aux actes. C'est le discours tenu par Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, invité politique du Grand Matin Sud Radio, à destination de l'État.
"En matière d'éducation, de police, de justice, l'État fait moins" en Seine-Saint-Denis, "alors qu'il y a plus de besoins", relève Stéphane Troussel, également secrétaire national du PS, s'appuyant sur un rapport parlementaire de François Cornut-Gentille sur les actions de l'État en Seine-Saint-Denis, qui pointe un sous-investissement de l'État dans ce département.
Le département de Seine-Saint-Denis va attaquer l'État devant le tribunal administratif
Ce vendredi est organisée une journée d'action des parlementaires de Seine-Saint-Denis -la participation des élus LREM est encore incertaine- à la Bourse du Travail de Bobigny, lors des Assises de l'Égalité. "Nous voulons simplement, à l’occasion de cette initiative, dire que nous voulons l’égalité républicaine", a expliqué Stéphane Troussel.
Mais la réaction des élus de Seine-Saint-Denis ne s'arrêtera pas là. Stéphane Troussel a en effet annoncé son intention d'attaquer l'État devant le tribunal administratif.
Il s'en explique : "Non content de ne pas assumer ses responsabilités, l'État veut contraindre et asphyxier les collectivités territoriales, en encadrant leurs dépenses, qui ne pourront pas augmenter de plus de 1,2 % par an. On ne pourra pas continuer comme ça. Je vais attaquer cette décision de l'État et du préfet de contraindre nos dépenses."
La République française a pour devise Liberté, Égalité, Fraternité. Il faut que ça s'applique concrètement
Cette contrainte, ajoute Stéphane Troussel, devait s'accompagner de dérogations, notamment pour les territoires à forte démographie et en fonctions de critères sociaux. Il ne comprend pas pourquoi la Seine-Saint-Denis n'a pas été considérée comme éligible à ces dérogations.
"Nous déposerons la contestation de cette décision auprès du Tribunal Administratif, a-t-il indiqué. J’espère que ça va aboutir à quelque chose. Il y a quelques mois, le Défenseur des Droits a instruit notre plainte sur Parcours Sup. La République française a pour devise Liberté Egalité Fraternité, il faut que ça s’applique concrètement. Les belles paroles, nous les entendons régulièrement. Maintenant, il faut des actes concrets."