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Sébastien Chenu : Gérald Darmanin fait "une politique du ventilateur permanent, il brasse de l'air"

Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Rassemblement National, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 2 septembre 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Sébastien Chenu interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 2 septembre 2020 à 7h40.

Le mercredi 2 septembre 2020 s’ouvre un procès historique : celui des attentats de Charlie Hebdo et de l’HyperCacher de 2015 aux Assises. Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Rassemblement National, a tout naturellement "une pensée pour les familles et les protagonistes de ce procès, les victimes" des attentats, et "une pensée à ceux qui y sont restés". Toutefois, il déplore une absence : "il y a une grande absente dans ce procès, c’est l’idéologie islamiste".

 

L’islamisme est "une idéologie de conquête"

Le porte parole du RN estime en effet "qu’on est en train de juger des assassins" qui ont agi au nom de "l’islamisme", soit "un Islam fondamental". La question centrale dans cette affaire semble pourtant être celle du "blasphème" pour le gouvernement mais, pour Sébastien Chenu, ce n’est "qu’une petite partie du problème" parce que "les gens qui sont morts dans l’HyperCacher, qui sont morts chez Charlie, ne sont pas morts au nom du blasphème, ils sont morts au nom de l’islamisme". L’islamisme, pour Sébastien Chenu, est "une idéologie de conquête qui vise à importer la Charia, à mettre à genoux la République, la France". Le sujet c’est "la volonté d’un certain nombre de personnes, d’islamistes, de radicaux, de mettre à genoux notre pays et d’y importer des lois qui ne sont pas les nôtres".

 

"Les islamistes ont gagné la première manche"

Pour le député du Nord, "les islamistes ont gagné la première manche" car les caricatures de Mahomet ont été beaucoup plus rares. "On n’ose plus dire un certain nombre de choses, on se pose des questions, des dessinateurs n’osent plus écrire ou n’osent plus caricaturer", souligne Sébastien Chenu qui estime que ne plus oser c’est laisser "ceux d’en face avancer". "Est-ce qu’on se pose la même question lorsqu’on fait une caricature sur les Catholiques ou sur les Juifs ? Pas du tout !"

Charlie Hebdo a republié les caricatures ayant entraîné les attentats : "c’est un acte de courage", pour le porte-parole du RN qui précise ne pas être "un fan" du journal. "On a reculé parce que où que notre regard se pose, on voit une islamisation de la société", ce que dit également Zineb El Rhazaoui, journaliste et survivante de l’attentat contre Charlie Hebdo. "Je pense qu’elle a très bien analysé les choses."

Le député précise toutefois qu’il ne généralise pas : "j’ai toujours fait la différence, on a une immense majorité de nos compatriotes qui sont de religion musulmane, qui sont bien souvent laïques et puis parfaitement respectueux de l’État de droit".

 

Il y a "60% de récidivistes chez les islamistes"

Il juge que "les pouvoir publiques" sont "faibles", soulignant qu’une "cinquantaine de terroristes islamiques" seront libérés "cette année" après avoir purgé leur peine en prison, "puis une soixantaine l’année prochaine". Ce qui l’inquiète ce sont les propos du procureur François Moulin du parquet antiterroriste, qui dit qu’il y a "60% de récidivistes chez les islamistes qui sont de retour par exemple d’Afghanistan ou de Bosnie ou d’Irak". "On laisse ces gens-là dans la nature ?"

 

"Il y a des personnes qui sont en rupture avec les valeurs de la République et qui l’assument"

Selon un sondage, publié le 2 septembre 2020, environ 20% des musulmans ne condamnent pas les attentats contre Charlie Hebdo. "On aimerait que tout le monde les condamne." Pour le député, ces chiffres, qui "font froid dans le dos", montrent "qu’il y a des personnes qui sont en rupture avec les valeurs de la République et qui l’assument" et "qu’il y a un communautarisme qui se renforce chaque jour".

Le RN demande, depuis des années, la "fermeture des mosquées salafistes", l’expulsion des "islamistes étrangers" ou encore la "déchéance de nationalité pour ceux qui sont français". "Il faut mettre les moyens, le suivi, repenser notre politique migratoire", souligne Sébastien Chenu.

 

"Emmanuel Macron est incapable de protéger les Français"

Les autorités "ont renoncé parce qu’ils ont peur", selon le député RN. "Le problème de ce gouvernement est qu’il gère tout à l’aune du en même temps", une politique qui "ne marche pas lorsqu’il s’agit des valeurs de notre pays" ou encore "la sécurité des Français". "Emmanuel Macron est incapable de protéger les Français des menaces extérieures, et incapable de protéger les Français des menaces intérieures", estime l’élu.

 

"Gérald Darmanin parle beaucoup parce qu’il agit peu"

La polémique de cette rentrée 2020 est l’utilisation, par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, du terme "ensauvagement". Pour Sébastien Chenu, "Gérald Darmanin parle beaucoup parce qu’il agit peu", notamment "parce qu’il n’a pas les moyens de mener une politique derrière".

"C’est une politique de ventilateur permanent, ils brassent du vent parce qu’ils n’agissent pas", juge Sébastien Chenu. "Ces gens pensent que dire, c’est faire. Or ils disent, mais ils ne font pas."

 

"Il y a des quartiers où être juif, femme, homosexuel, n’est pas bon, n’est plus possible"

Concernant la sécurité, thème principal du Rassemblement National, Sébastien Chenu donne quelques chiffres de l’Observatoire de la délinquance et de la sécurité, "que s’apprête d’ailleurs à dissoudre le gouvernement", précise le député du Nord : "+8% de coups et blessures l’année dernière, +9% d’homicides". Il souligne également que "cinq millions et demi de Français sont victimes, chaque année, d’injures qui sont de plus en plus sexistes et de plus en plus homophobes".

Sébastien Chenu estime toutefois que "les Français ont les yeux ouverts sur ce qui leur arrive" : "il y a des quartiers où être juif, femme, homosexuel, n’est pas bon, n’est plus possible", comme l’avait déclaré Marine Le Pen.

 

"M. Dupond-Moretti ne devrait pas parler de sentiment d’insécurité"

Le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a critiqué Gérald Darmanin sur ce terme d’ensauvagement, créant un clivage au sein du gouvernement et de la majorité. "M. Dupond-Moretti ne devrait pas parler de sentiment d’insécurité", explique Sébastien Chenu car "c’est pas un sentiment". "Je pense que c’est très méprisant de parler de ça alors qu’il y a des gens qui ont perdu des êtres chers."

Toutefois, "c’est très révélateur des deux options politiques lorsqu’il s’agit de protéger les Français", juge le porte-parole du RN. La première, celle du Garde des Sceaux, est celle "de l’explication, de la pédagogie constante de ce qu’ont pu faire des individus", et la deuxième "qui n’est pas relayée dans ce gouvernement," est "celle de la punition". "Tant qu’on n'aura pas tranché, on n’y sera pas."

 

"Ce plan de relance est frileux et mal orienté".

Le plan de relance sera présenté le 3 septembre 2020, avec un point d’honneur porté sur la réindustrialisation et la souveraineté économique de la France. Pour Sébastien Chenu, toutefois, "ce plan de relance est frileux et mal orienté".

Il explique que la réindustrialisation de la France, "ça fait longtemps qu’on le demande" souligne-t-il, n’est pas compatible avec l’Union européenne. "On est pieds et poings liés", juge le député, car "on accepte un certain nombre de négociations et d’obligations avec l’Union européenne" comme les travailleurs détachés et des accords de libre-échange. Dans ces conditions, "comment voulez-vous relocaliser un certain nombre d’industries dans notre pays ?", demande le député. "C’est impossible."

"J’aurais voulu que ce plan de relance ait trois priorités", explique Sébastien Chenu. "D’abord que ce soit de la relance dans le secteur public" ; ensuite qu’il soit axé "vers les TPE et les PME" sur lesquelles il aurait fallu "mettre le paquet" tout comme sur les "communes" car elles font travailler les petites et moyennes entreprises ; enfin, qu’il soit également concentré "sur la sécurité".

Concernant le financement de ce plan de relance, il ne pose pas de problèmes pour Sébastien Chenu : "mobilisons aussi le secteur de l’assurance, qui n’a toujours pas été mobilisé, et puis mobilisons l’épargne des Français" notamment "à travers un grand emprunt national".

 

 

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