La victoire de Donald Trump lors de l'élection présidentielle américaine est un signe que "les vieux systèmes de politiciens professionnels ne tiennent plus la route", selon Renaud Dutreil.L'ancien ministre, invité de l'émission Territoires d'Infos, dans le Grand Matin Sud Radio et sur Public Sénat, fait d'ailleurs le parallèle avec la défaite de Hillary Clinton contre Barack Obama lors des primaires démocrates en 2008 : "Elle incarnait un vieux système du mensonge, du trucage, du faux-semblant, que les démocrates rejetaient déjà. Il se passe la même chose aujourd'hui à l'échelle des Etats-Unis."La victoire de Donald Trump, a poursuivi Renaud Dutreil, c'est également la victoire du cynisme. "C'est un New-Yorkais qui baignait dans une culture démocrate, mais ce n'est pas un républicain traditionnel, a indiqué Renaud Dutreil. Il n'y a pas de républicain à New-York. C'est quelqu'un qui s'est métamorphosé en républicain parce qu'il est d'un cynisme incroyable, qu'il a vu une opportunité fabuleuse. C'est un joueur et il a gagné. C'est le rejet d'un système de politiciens professionnels, qui incarnent la démocratie traditionnelle dans laquelle les gens ne se reconnaissent plus."Pour autant, cette large victoire ne signifie pas que Donald Trump aura toute latitude pour gouverner : "Aujourd'hui, il va y avoir une opposition à l'intérieur des républicains, parce qu'ils n'aiment pas Trump. Il sera obligé de composer avec des gens qui ne l'aiment pas et qui ne partagent pas la plupart des idées qui l'ont fait gagner. Je pense que c'est plutôt Trump qui va, petit à petit, s'aligner derrière l'establishment républicain. Le président, aux Etats-Unis, ne peut pas faire passer des lois en claquant des doigts. Il est obligé de négocier.Trump va avoir à négocier avec les républicains, ça va être très difficile pour lui. Les Républicains feront passer leur agenda et pas l'agenda de Trump."
Renaud Dutreil : "Trump a été d'un immense cynisme et ça a marché"
Par Jérémy Jeantet
Pour l'ancien ministre Renaud Dutreil, Donald Trump, nouveau président des Etats-Unis, devra "négocier avec les républicains" s'il veut gouverner, ce qui sera "très difficile pour lui".