"Une campagne très compliquée avec une prime aux sortants"
Comment expliquer un tel revers pour LREM ? "C’est une défaite, il faut savoir le reconnaître et l’acter, avoue Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et porte-parole d'En Marche. Évidemment, quand vous avez à peine un électeur sur trois qui va s’exprimer, la démocratie est en danger. On a eu une campagne très compliquée avec une prime aux sortants."
"On n’a pas vraiment pu faire une campagne digne de ce nom, avec très peu de réunions publiques, des difficultés à mobiliser parce que les Français avaient la tête à tout autre chose, avec le déconfinement. Moi, j’ai perdu. Nous avons fait une campagne de terrain. Nous n’avons pas eu un accueil hostile, mais les gens ont dit : 'nous avons autre chose en tête en ce moment'."
"J’appelle tout le monde à un peu de modestie"
Finalement, le Modem avait-il raison de proposer de reporter ces élections en septembre ? "Je ne sais pas si cela aurait changé grand chose, estime le porte-parole d'En Marche. Ils n’auraient pas eu plus la tête à ça à l’automne. On vient de sortir d’une pandémie, ce ne sont pas deux ou trois mois qui vont changer grand chose. On a aussi eu un souci de faire s’intéresser les Français aux compétences des départements et des régions. On a parlé de sécurité tout le temps alors que ce n’est pas dans leurs compétences."
"J’appelle tout le monde à un peu de modestie, y compris ceux qui arrivent en tête. Quand on est élu par 8-10% des inscrits du territoire, on ne peut pas appeler cela une victoire. Là-dessus nous avons, nous politiques, collectivement échoué à intéresser les gens à ce scrutin." Quelle leçon tirer pour les ministres candidats ? "Il s’agit d’élections locales, pas nationales, insiste Jean-Baptiste Moreau. "LREM est un jeune parti né il y a cinq ans, pas ancré territorialement. Il faut prendre notre bâton de pèlerin pour expliquer notre action, retourner sur le terrain de façon urgente."
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