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Réforme de la SNCF : première étape mercredi en conseil des ministres

Par Jérémy Jeantet

Le gouvernement présente ce mercredi le texte qui doit l'habiliter à réformer la SNCF par ordonnances. Les syndicats sont déjà sur le pont et doivent décider jeudi d'une grève nationale.

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C'est le début du feuilleton législatif pour la réforme de la SNCF. Ce mercredi, en conseil des ministres, est présenté le texte qui doit habiliter le gouvernement à réformer la compagnie ferroviaire par ordonnances.

Il ne s'agit donc pas du texte définitif, mais il comportera les points que le gouvernement entend réformer : l'ouverture de la SNCF à la concurrence, la transformation en société nationale à capitaux publics et la suppression du statut de cheminot pour les nouvelles recrues.

C'est ce dernier point qui cristallise le débat. Pour les syndicats, il s'agit d'une ligne rouge. Ils doivent d'ailleurs se réunir demain pour décider si, oui ou non, ils appellent à une grève nationale.

À la sortie du travail, ce cheminot qui préfère rester anonyme sait déjà s'il fera grève dans les prochaines semaines : "Je ne pense pas pouvoir y aller, mais je soutiendrai d'une autre manière mes collègues qui le feront. Je ne peux pas me permettre, financièrement, de faire grève. Il ne faut pas croire que le statut de cheminot permet d'avoir des salaires bien plus hauts que les autres, ce n'est pas le cas. Les gens pensent bien souvent qu'on est payés pendant les grèves, ce n'est pas le cas. Une perte de salaire, quand on a des charges de famille, c'est souvent très compliqué."

Les syndicats espèrent tout de même une mobilisation similaire à 1995, avec plusieurs semaines de blocages. Mais pour que ça marche, il faut y aller petit à petit. Fabien Ambrosio est délégué Sud Rail : "En 1995, j'étais jeune cheminot, je n'ai pas commencé la grève en me disant que ça allait durer trois semaines ou un mois. On fait une journée de grève et, chaque jour, on se pose la question de poursuivre. Et ça dure le temps que ça dure. Plus il y a de gens en grève, moins ça va durer longtemps."

La grève, pour lui, est indispensable pour se faire entendre du gouvernement et, surtout, pour lutter contre les ordonnances : "On explique qu'on va réformer la SNCF, pourquoi pas. Mais dès le départ, on dit qu'on va passer par ordonnances et donc qu'on ne laissera pas le temps ni à la concertation, ni à la discussion. C'est se moquer du monde."

Propos recueillis par Charles Bonnaire pour Sud Radio

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