Inconnu il y a un an, c’est le candidat démocrate Zohran Mamdani, qui a été élu cette nuit nouveau maire de New York. Un sacre presque annoncé pour cette nouvelle figure politique qui caracolait en tête des sondages avant ce scrutin, où il devançait de 15 à 20 points son adversaire. Gros plan sur cette révélation politique à la trajectoire atypique.
Né en Ouganda, dans la ville de Kampala, l’homme de 34 ans, de confession musulmane, est né d’une mère indienne naturalisée américaine et d’un père professeur enseignant les sciences politiques à l’université de Columbia. Démocrate affirmé, il est considéré comme faisant partie de la gauche radicale américaine.
Début en politique
Avant de devenir le favori pour briguer la plus grande ville du monde, le démocrate s’est d’abord engagé comme volontaire dans différentes campagnes pour la ville qui ne dort jamais. Conseil municipal de New York en 2017, Sénat de l’État de New York l’année d’après, puis en 2019 pour la campagne de Tiffany Cabán au poste de procureure du district du Queens.
Élection à la mairie de New York @jeromedubus : "Mamdani, c’est quand même quelqu’un qui a déclaré il y a un an qu’il fallait une intifada mondiale" pic.twitter.com/dsG9vuKjl6
— Sud Radio (@SudRadio) November 4, 2025
Première éléction
Après avoir servi comme soldat dans le camp démocrate, il annonce sa candidature à l’élection pour l’Assemblée de l’État de New York dans le 36e district, situé dans le Queens. Faisant campagne sur le contrôle des loyers et la fin de l’incarcération de masse, il est soutenu par les socialistes démocrates d’Amérique. Vainqueur de l’élection, il est par la suite réélu sans grande difficulté en 2022 et 2024.
Jusqu’alors, Zohran Mamdani n’était pas encore connu du grand public. C’est seulement récemment que le diplômé de Bowdoin College est sorti de l’ombre en annonçant sa participation à la primaire démocrate. Face à Andrew Cuomo, ancien gouverneur de 67 ans, l’outsider parvient à créer la surprise et l’emporte en obtenant le soutien de nombreuses figures démocrates comme Bernie Sanders, Alexandria Ocasio-Cortez et Letitia James.
“Trop à gauche”
Fort de sa victoire à la primaire, il fera cependant encore une fois face à Andrew Cuomo pour les élections municipales. Car si le jeune loup de la politique new-yorkaise s’est imposé en emportant avec lui le large électorat populaire de la ville, ses idées parfois jugées comme “trop à gauche” dissuadent une frange des votants.
Pour cause, son programme inclut la construction de logements à bas prix, le gel des loyers, la taxe des fortunes supérieures à 1 million de dollars, la gestion d’épiceries par la ville ou encore la gratuité des bus publics. Si ces mesures séduisent, elles inquiètent également un électorat plus libéral. Ainsi, malgré son avance dans les sondages, la candidature d’Andrew Cuomo constitue une alternative réelle à la mairie de New York.
Our time has come, New York.
— Zohran Kwame Mamdani (@ZohranKMamdani) November 4, 2025
Our time is now. pic.twitter.com/9Sg8jwoBrs
Un homme de communication
Si la culture historiquement démocrate de la ville de New York facilite les candidatures démocrates, l’homme originaire de l’Ouganda reste une vraie bête politique. Plus que jamais, les campagnes électorales se gagnent aujourd’hui avec la communication, et chez Zohran Mamdani, c’est une arme qui n’est pas laissée de côté. Multipliant les contenus sur les réseaux sociaux afin de s’attirer le vote des jeunes, il est aussi présent sur YouTube. Intitulée Zohran for New York City, il publie sur cette chaîne de nombreux contenus où il s’adresse aux New-Yorkais.
Cible de Donald Trump
Traité de “petit communiste” par Donald Trump, il est récemment devenu la cible privilégiée du président des États-Unis. Ce dernier a même appelé à voter Andrew Cuomo au détriment du candidat démocrate. Sur son réseau social Truth, il déclarait lundi soir : “Que vous aimiez personnellement Andrew Cuomo ou non, vous n’avez pas le choix. Vous devez voter pour lui et espérer qu’il fasse un travail fantastique. Il en est capable, Mamdani ne l’est pas.”
Malgré son image de futur vainqueur, le membre de l’Assemblée de l’État de New York a aussi connu son lot de polémiques. En particulier en étant le premier politique à déclarer que les interventions militaires d’Israël étaient un “génocide”. La controverse s’est poursuivie lorsque Zohran Mamdani a refusé de condamner l’expression “mondialisation de l’intifada” dans un podcast nommé FYPod. Voyant la polémique se renforcer, ce dernier a assuré s’investir localement dans la lutte contre l’antisémitisme.