Ces deux-là ne passeront pas leurs vacances ensemble. Au sortir du premier tour de l’élection présidentielle, Bernard Cazeneuve avait estimé que l’attitude de Jean-Luc Mélenchon et de ses soutiens, en n’appelant pas explicitement à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, était une "impardonnable faute morale". Depuis cette sortie médiatique, les relations n’ont cessé de se détériorer entre celui qui mène aujourd’hui la campagne du PS pour les législatives et le leader de la France Insoumise.
Ce mercredi, Jean-Luc Mélenchon s’en était ainsi vivement pris à l’ancien Premier ministre en des termes très vifs, vis-à-vis de ce "type" qui "ose la ramener avec son costume de bedeau. Oui le bedeau du capital et de ce gouvernement ! Qui est-ce qui a tué Rémi Fraisse sauf erreur ? C'est pas moi ? Non ?", avait-il lancé, en référence à ce jeune militant écologiste tué en 2014 par le jet d'une grenade de gendarmes près du chantier du barrage de Sivens (Tarn), alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur. La nouvelle réponse de ce dernier ne s’est pas faite attendre.
"Dans sa dérive politique et morale, Jean-Luc Mélenchon ne s’interdit plus rien"
"Jean-Luc Mélenchon a sans doute gagné le premier prix de l'outrance à l'occasion du dernier dîner organisé par l'alliance bolivarienne, et s'en est trouvé grisé. On ne peut pas lui en vouloir, c'est tellement narcissisant. Moi, plus modestement, je considère que de ne pas avoir appelé clairement à voter pour le candidat républicain contre Marine Le Pen est une faute politique et morale et je le répéterai inlassablement. Si d'ailleurs Mélenchon voulait battre l'extrême-droite, c'est contre (Stéphane) Ravier, son candidat, qu'il se présenterait à Marseille et non contre le socialiste (Patrick) Mennucci. (…) Son discours de haine et ses accusations abjectes à mon encontre montrent que dans sa dérive politique et morale, Jean-Luc Mélenchon ne s'interdit plus rien. Sa violence, ses insultes ne m'impressionnent pas. Elles apportent la démonstration de ce qu'il est vraiment", affirme Bernard Cazeneuve dans une déclaration transmise à l'AFP.