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Présidentielle, Fillon, FN...Xavier Bertrand dézingue la stratégie de la droite 

Par Benjamin Rieth

Une semaine après la fin des élections législatives, Xavier Bertrand dresse un constat sévère sur son parti. Le président de la région Nord-Pas-de-Calais dénonce la course après le FN et la guerre des egos.

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Xavier Bertrand n’a visiblement pas digéré les échecs successifs de son parti Les Républicains à l'élection présidentielle et aux élections législatives. Interrogé dans le Journal du Dimanche sur les leçons de cette séquence électorale, le président de la Région Nord-Pas-de-Calais répond instantanément par des questions en forme d’attaque : "Cette séquence électorale insensée ? Celle qui était imperdable pour la droite et qu’on a perdue ? Celle qui a sacrifié toute une génération de nouveaux candidats aux législatives ?"

Xavier Bertrand dénonce la radicalisation de son parti

Responsable de ce fiasco selon Xavier Bertand, la stratégie de son parti vis-à-vis des électeurs partis au FN. "La droite s'est coupée de la société, rétrécie. Au-delà de la défaite de François Fillon, c'est tout cela que nous payons. Depuis le débat sur l'identité et le discours de Grenoble [de Nicolas Sarkozy le 30 juillet 2010], faute de résultats et faute d'avoir fait les réformes complètement, nous n'avons eu de cesse de chercher à tout prix à regagner les électeurs partis au Front national... en courant après le FN". Pour l’ancien ministre du Travail du quinquennat Sarkozy, "en 2012 comme en 2017, ce n'était pas la droite 'décomplexée' mais radicalisée". Il ajoute : "Cela fait des années qu'on explique que le débat prioritaire, c'est la France identitaire. Et si on apportait des réponses à la France inégalitaire ? Avec les fractures sociales, territoriales. Nous ne nous posons plus ces questions parce qu'on est focalisé sur le FN, c'est devenu la boussole de beaucoup de dirigeants".

Dans cet entretien au JDD, le président de la région Nord-Pas-de-Calais s’en prend d’ailleurs à plusieurs leaders des Républicains. François Fillon en premier. "Il a été jusqu’au-boutiste mais il a aussi été aidé par le jeu des uns et des autres qui se disaient : 'Il vaut mieux qu’il s’accroche et perde ; le terrain sera dégagé ensuite'. Après le Trocadéro, Fillon a une dette énorme vis-à-vis de Sens Commun, qui prend alors le pouvoir dans sa campagne", déclare Xavier Bertrand qui a peu apprécié le "grand bal des hypocrites" ce jour-là. 

"On n'a peut-être plus grand chose à faire ensemble"

Parmi ses cibles, il y a également Laurent Wauquiez, candidat à la présidence du parti en novembre prochain. L’ancien ministre ne lui pardonne pas notamment d’avoir laissé entendre durant l’entre-deux-tours qu’il ne voterait pas Emmanuel Macron pour faire barrage à Marine Le Pen. "Je rappelle que l'UMP a été fondée en 2002, au lendemain de l'élection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen. C'est dans notre pacte fondateur, dans notre ADN l'opposition au FN", dit Xavier Bertrand. De toutes ces mésententes, le président de la région Nord-Pas-de-Calais tire un constat amer : "En réalité, il n'y a plus grand chose en commun entre nous. Nous continuons à vivre ensemble, mais ça fait bien longtemps qu'on ne s'aime plus. Et on n'a peut-être plus grand chose à faire ensemble".

Et il ne faudra pas compter sur lui à la tête du parti pour essayer de réunir sa famille puisque Xavier Bertrand annonce qu’il ne se présentera pas aux futurs élections pour la présidence des Républicains. Il apporte néanmoins son soutien à Valérie Pécresse. "Pour gagner, la droite et le centre doivent rassembler, et pas cliver, se réinventer, renouer avec la France populaire, parler à la fois au chef d’entreprise et à l’ouvrier, à l’infirmière et au chirurgien, à l’agriculteur et au fonctionnaire, au rural et à l’urbain", explique l’ancien ministre avant d’adresser une pique à Laurent Wauquiez : "Courir après l’extrême droite, comme certains en ont l’idée folle, c’est voué à l’échec"

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