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Pierre Laurent : "Une majorité absolue pour le président, c'est dangereux"

Par Mathieu D'Hondt

Pierre Laurent (Secrétaire national du PCF et sénateur de Paris) était ce mercredi l'invité politique de l'émission Territoires d'infos.

Pierre Laurent était aujourd'hui l'invité politique de l'émission Territoires d'infos, la matinale de Public Sénat et Sud Radio, présentée par Cyril Viguier avec la presse quotidienne régionale.

Le secrétaire national du Parti communiste est d'abord revenu sur l'attaque dont a été victime un policier, la veille, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris et a commenté le lancement de la "Task Force", chère à Emmanuel Macron. 

"L'état d'urgence a été utilisé pour limiter le droit de manifester"

Celui qui est également sénateur de Paris s'est montré sceptique quant à l'efficacité de cette "Task Force". Il n'est en effet "pas certain" que cette mesure fasse évoluer les choses, car "les services de police sont déjà extrêmement organisés et mobilisés autour de ces questions". Invité à se prononcer sur les orientations de la nouvelle loi anti-terroriste annoncée par le Premier ministre Édouard Philippe, Pierre Laurent craint que l'on "continue d'être dans les effets d'annonce". Selon lui, "il y a des problèmes plus profonds" à traiter, "des problèmes que l'on ne veut pas regarder", comme par exemple le fait que "des jeunes français (soient) entraînés dans cette spirale (du terrorisme)". Le secrétaire national du PCF considère qu'il faut se poser les bonnes questions, à savoir "pourquoi nous ne sommes pas capables de faire reculer ces idéologies extrêmement dangereuses qui influencent une partie de la jeunesse française". Il préconise par ailleurs une réflexion sur notre "politique internationale", notamment au Moyen-Orient, en nous demandant "si l'escalade militaire, dans laquelle nous sommes depuis 2001, contre le terrorisme, est la solution".

Quant au prolongement de l'état d'urgence, Pierre Laurent ne croit pas non plus que ce soit la "solution", rappelant, en citant un rapport d'Amnesty international, que celui-ci "a été utilisé pour limiter le droit de manifester pour des causes qui n'ont strictement rien à voir avec le terrorisme". Et l'intéressé d'ajouter qu'avec l'état d'urgence, "on est dans une période de restrictions de nos libertés publiques sans effet sur l'objet pour lequel on l'a déclenché".

"Nous allons combattre le principe d'ordonnances"

Le sénateur a ensuite été interrogé sur la réforme du code du travail et sur la volonté gouvernementale de légiférer par ordonnances. Fustigeant les délais trop courts de concertations avec les partenaires sociaux, il a milité pour "des mesures de sécurisation de l'emploi et de la formation", rappelant que son parti avait "déposé au Parlement un projet de loi rempli de propositions" en ce sens. Alors qu'il aurait souhaité "discuter de ces propositions", il a déploré le fait que cela n'allait "manifestement pas être le cas puisqu'on n'aura pas le droit d'amender le texte" en raison des ordonnances. "Un principe des ordonnances" qu'il veut "combattre", c'est là tout "l'enjeu des législatives", selon lui.

À propos justement du scrutin, Pierre Laurent a par ailleurs averti qu'une "majorité absolue" pour le chef de l'État serait quelque chose de "dangereux", arguant du fait qu'il "faut une Assemblée nationale pluraliste" car "c'est ça la démocratie".

 

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