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Philippe Douste-Blazy : "C’est important de considérer les maires comme des acteurs de santé publique"

Philippe Douste-Blazy était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 31 janvier 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Philippe Douste-Blazy, fervent défenseur de l'hydroxychloroquine.

L’épidémie de coronavirus 2019-nCov en Chine a conduit le gouvernement français à organiser un rapatriement de ses ressortissants habitant dans la ville de Wuhan, dans la région de Hubei. 200 personnes seront confinées pendant 14 jours près de Marseille. Philippe Douste-Blazy, médecin et ancien ministre de la Santé, estime que "le ministère de la Santé français fait un sans-faute".

 

"Tout se passe, je trouve, remarquablement" déclare-t-il au micro de Sud Radio. "D’abord, il y a eu les équipes médicales à l’arrivée des passagers de Wuhan, un site internet que je trouve pédagogique et tout ce que nous avions mis en place avec Santé Publique France". Les informations concernant la maladie, la conduite à tenir et le traitement ont bien été distribués.

"Il faut savoir qu’en France, depuis 2001, il y a un centre opérationnel vis-à-vis du risque épidémique et biologique" avec "16 hôpitaux de référence" qui disposent d’un SAS à pression négative "qui permet au médecin ou aux infirmiers" de ne pas contaminer le reste de l’hôpital. "Je n’ai rien à dire en tant qu’homme de santé publique" sur la gestion de la crise par le gouvernement.

"Mieux [vaut] en faire un peu trop au début quitte à diminuer l’alerte rapidement"

Concernant l’information de la population, pour l’ancien ministre il n’y a pas eu de problèmes du côté français, surtout car l’épidémie en France reste "encore quelque chose de très circonscrit" avec seulement 7 cas sur le territoire. "Le sujet a été plutôt entre le 8 janvier, premier cas, et le 20 janvier, au moment où le président Xi Jinping en Chine décide la mobilisation générale" où il y a eu ce qui pourrait être qualifié de souci d’information.

Pour ce qui est de la réponse de l’OMS, Philippe Douste-Blazy estime qu’il vaut "mieux en faire un peu trop au début quitte à diminuer l’alerte rapidement, plutôt que de donner l’impression qu’il y a des pressions politiques". L’Organisation mondiale de la santé a, le 30 janvier 2020, relevé le niveau d’alerte concernant l’épidémie qui est désormais un sujet "de santé publique de niveau international".

"On va en avoir pour longtemps de cette épidémie"

"Il y a un bond incroyable dans les chiffres en Chine", précise Philippe Douste-Blazy, avec l’université de Hong-Kong qui estime à plus de 40.000 les personnes contaminées, contre les 9.000 confirmées, notamment car certains cas n’ont pas été identifiés "par le système officiel" et que d’autres restent chez eux malgré les symptômes. Et l’ancien ministre de rappeler que "le maire de Wuhan a avoué qu’avant de communiquer des données sensibles, il fallait qu’il appelle le gouvernement de Chine".

La décision de l’OMS de décréter une urgence de niveau international, "brutalement, il y a beaucoup moins de transport de marchandise, beaucoup moins de transport de personnes, l’économie baisse, les Bourses dévissent". Il y a donc des conséquences lors de ce type de décision qui font qu’il y a, même si ce ne devrait pas être le cas, des pressions politiques sur l’OMS. "Je comprends très très bien" la décision de certaines compagnies de réduire puis suspendre les vols de et vers la Chine. "On va en avoir pour longtemps de cette épidémie" juge l’ancien ministre.

Il reste notamment des zones d’ombre sur le taux de contagion, la propagation et la durée d’incubation du virus. Par contre, le taux de mortalité n’est pas très élevé : 3% pour le 2019-nCov contre 10% pour le Sras et même 35% pour le Mers. "Il y aura plus de morts de grippe cette année en France que du coronavirus".

"C’est important de considérer les maires comme des acteurs de santé publique"

Le confinement à Marseille ne présente "aucun risque" pour la population. "Les 200 Français qui sont rapatriés sont des gens qui n’ont pas de symptômes" et ne sont donc probablement pas malades.

"Je pense qu’il faudra une réunion beaucoup plus forte entre les maires des grandes villes et le ministère de la Santé". Les maires des grandes villes ne sont pas préparés à ce genre de crise. "C’est bien dans un grand pays d’avoir ces réflexions entre les élus locaux et le ministère de la Santé". "Je pense que c’est important de considérer les maires comme des acteurs de santé publique".


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