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Maël de Calan : "Wauquiez doit clarifier sa position envers le président de Sens Commun"

Par Benjamin Jeanjean

Candidat à la présidence du parti Les Républicains, Maël de Calan était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio.

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Réputé proche d’Alain Juppé, Maël de Calan est l’un des trois candidats à la prochaine élection qui désignera le nouveau président du parti Les Républicains, aux côtés de Florence Portelli et Laurent Wauquiez. Le Breton était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio pour évoquer notamment le bureau politique à venir ce mardi soir au sein de son parti, lors duquel le sort des membres ayant rejoint le gouvernement devrait être définitivement réglé. "Il faut une certaine clarté pour refonder Les Républicains. Nos amis ayant décidé de travailler avec Emmanuel Macron au gouvernement ont quitté de facto Les Républicains, je pense donc qu’il est normal qu’ils ne soient plus dans le parti. Je fais une distinction avec les députés Constructifs qui sont membres des Républicains et payent leurs cotisations. Je suis partisan de leur laisser la porte ouverte. On avait 350 députés en 2002, il n’y en a plus que 110 aujourd’hui. Certains veulent réduire ce nombre à 95, je pense que ce serait une erreur magistrale", assure-t-il d’emblée.

Pour Maël de Calan, la question du rapport du parti avec Sens Commun doit également être tranché ce mardi soir. "Un autre sujet a été mis sur la table du bureau politique de ce soir, celui de l’exclusion du président de Sens Commun, qui s’est déclaré favorable à fusion de la droite et de l’extrême-droite identitaire de Marion Le Pen. On ne peut pas vouloir être très ferme avec ceux qui veulent travailler avec le centre-gauche et être laxiste avec ceux voulant travailler avec l’extrême-droite. (…) Je ne demande pas le départ de tous les membres de Sens Commun, qui sont pour la plupart des braves gens qui défendent des idées certes un peu plus conservatrices que les miennes, mais en accord avec Les Républicains", indique-t-il avant de balayer d’un revers de main l’hypothèse d’un départ de LR si jamais le président de Sens Commun restait dans le parti.

"La charte des valeurs des Républicains existe, qu’elle soit donc respectée"

"Je suis membre de ce parti depuis 1998 pour le RPR et depuis 2002 pour l’UMP. Et je devrais quitter ce parti ? La question se pose moins à moi qu’à ces gens dont les valeurs exprimées par leur président sont incompatibles avec notre charte des valeurs. Ce que dit ce Monsieur, c’est que Les Républicains doivent fusionner avec l’extrême-droite et être de moins en moins européens. Il dit aussi qu’on ne peut pas être français sans être chrétien. Quand on dit des choses comme ça, on ne peut pas rester membre des Républicains… Je demande donc à Laurent Wauquiez de clarifier sa position vis-à-vis de Sens Commun et de demander avec moi, comme je l’ai fait hier soir par courrier à Bernard Accoyer, l’exclusion de leur président. Ce n’est pas moi qui ai inventé notre charte des valeurs, je demande juste qu’elle soit respectée", martèle-t-il.

Maël de Calan a également été interrogé sur son rapport à la majorité menée par Emmanuel Macron, lui qui est un proche d’Alain Juppé tout comme le Premier ministre Édouard Philippe. "Quand je fais la somme des accords et des désaccords que j’ai avec Emmanuel Macron, les désaccords sont plus nombreux. Je peux citer la suppression de la taxe d’habitation qui va creuser les déficits de 10 milliards d’euros, de la hausse de la CSG qui va prendre du pouvoir d’achat aux retraités, de la remise en cause de la politique familiale, etc. Ces désaccords justifient que je me situe dans l’opposition, mais une opposition qui ne doit pas être stérile, pavlovienne, systématique", déclare-t-il avant de s’attarder plus spécifiquement sur la vision européenne d’Emmanuel Macron. "Il a clairement repris l’initiative en Europe, et c’est tant mieux puisque la France était tombée bien bas avec François Hollande, maintenant il faut passer aux actes. Et quand on s’intéresse aux petites lignes de son discours européen, il y a des choses qui vont et d’autres qui ne vont pas. Par exemple, prétendre relancer la construction européenne par une modification des traités ne me semble pas aller dans le bon sens. L’Union européenne est à l’arrêt car le couple franco-allemand ne fonctionne plus. L’Allemagne ne fait plus confiance à la France parce que nous ne respectons pas notre parole, notamment sur le plan budgétaire. Si on veut que l’Europe avance, il faut un couple franco-allemand fort, et pour cela il faut une France crédible", clame-t-il.

"Wauquiez doit accepter ce débat, nous le devons à nos électeurs"

Outsider de l’élection à venir au sein des Républicains avec Florence Portelli, Maël de Calan refuse en tout cas d’abandonner face à Laurent Wauquiez, annoncé grand favori. "Laurent Wauquiez est évidemment le candidat le plus connu et le plus soutenu, mais une élection n’est jamais jouée à l’avance. Surtout, selon que les idées que je porte (une droite modérée, européenne et attachée à la réforme économique de notre pays) pèsent 10, 20 ou 45% au prochain congrès, l’histoire ne sera pas la même pour notre parti. Je veux peser sur la ligne politique des Républicains, et c’est pour ça que j’ai besoin de faire un score. (…) Il a refusé jusqu’à présent un débat télévisé, je crois que c’est une erreur. Ce sera la seule manière de présenter à nos 235 000 adhérents les différents programmes des candidats. Nous devons ce débat non seulement à nos adhérents, mais aussi à nos électeurs qui ont le droit de savoir où vont Les Républicains, même s’ils ne voteront pas à cette élection interne. Il doit changer d’avis. Plus la pression des adhérents sera forte, plus il y sera amené. On ne peut pas dire que cette élection est essentielle au renouveau des Républicains et vouloir mener ce débat dans l’ombre, en catimini...", conclut-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Maël de Calan dans le Grand Matin Sud Radio

 

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