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Les six moments marquants de l'histoire des débats de l'entre-deux tours

Par Benjamin Rieth avec AFP

Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouvent mercredi soir pour le traditionnel débat de l’entre-deux tours. Avant eux, François Mitterrand, Jacques Chirac ou  François Hollande ont marqué les esprits à cette occasion. Retour sur ces moments d’histoire.

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C’est une tradition dans la tradition. Depuis 1974, et l’instauration du débat télévisé de l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, chacune de ces soirées a laissé un échange, une phrase dans la mémoire collective. Mercredi soir, chacun des candidats essayera d’ailleurs de créer ce petit morceau d’histoire. En attendant, retour sur les moments forts des six débats présidentiels. 

1974 : "Vous n’avez pas le monopole du cœur !" 

Devant 25 millions de téléspectateurs, Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand s’affrontent pour ce premier débat télévisé d’entre-deux tours. Face au candidat de la gauche qui affirme, à propos de la répartition de la croissance, que "c’est une affaire de cœur et non pas seulement d’intelligence économique", VGE réplique avec cette phrase restée célèbre : "Vous n’avez pas le monopole du cœur."

1981 : "Je ne suis pas votre élève"

Sept ans après leur premier débat, François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing se retrouve à nouveau sur un plateau de télévision avant le second tour. Devant 30 millions de téléspectateurs, le candidat socialiste semble bien décidé à prendre sa revanche, et attaque très vite le président en le présent comme "l’homme du passif". Alors que VGE lui demande de donner le cours du Deutsch Mark, pensant sûrement démontrer l’absence de sérieux économique de François Mitterrand, le candidat PS répond dans la foulée : "Je n'aime pas vos méthodes. Je ne suis pas votre élève. Ici, vous n'êtes pas président de la République, mais mon contradicteur."

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1988 : "Vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre"

En pleine cohabitation, c’est un débat inédit qui voit s’affronter le Premier ministre Jacques Chirac avec le président de la République François Mitterrand. Mais devant les 30 millions de français encore réunis devant leur poste de télévision, le candidat du RPR entend bien se mettre sur un pied d’égalité avec le président. "Ce soir, vous n'êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats à égalité (...), vous me permettrez donc de vous appeler monsieur Mitterrand", lance Jacques Chirac. Le réponse, cinglante, ne s’est pas faite attendre : "Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre." 

1995 : "Il vaut mieux cinq ans avec Jospin que sept ans avec Chirac"

Juste avant l’accession de Jacques Chirac à la présidence, seulement 16,7 millions de téléspectateurs assistent au débat entre le candidat du RPR et Lionel Jospin. Les échanges sont courtois, loin d’être aussi acerbes et mordants que lors des précédents débats. Lionel Jospin se fait tout de même remarquer au moment de défendre le passage du septennat au quinquennat : "Il vaut mieux cinq ans avec Jospin que sept ans avec Chirac." 

2002 : Jacques Chirac refuse de débattre avec Jean-Marie Le Pen

Depuis 1974, c’est la seule fois que le débat d’entre-deux tours n’a pas eu lieu. Après la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, Jacques Chirac refuse de débattre avec le candidat FN pour ne pas cautionner "la banalisation de la haine et de l’intolérance". Jean-Marie Le Pen dénonce "une piteuse dérobade"

2007 : "Pour être président, il faut être calme"

Le 2 mai 2007, Nicolas Sarkozy affronte Ségolène Royal au deuxième tour de l’élection présidentielle. La candidate socialiste accuse le futur président de la République d’avoir atteint "le summum de l’immoralité" en parlant du sort des enfants handicapés. Ségolène Royal lui reproche notamment d’avoir fait partie du gouvernement qui a supprimé des emplois permettant l’accueil de ces enfants à l’école. Alors que la candidate PS s’agace devant les 20,4 millions de téléspectateurs, Nicolas Sarkozy lui reproche de "perdre ses nerfs". "Pour être président, il faut être calme", lance-t-il. "Je n'ai pas perdu mes nerfs, je suis en colère et il y a des colères très saines, très utiles", réplique-t-elle. 


Debat : Sego/Sarko :"la colère de sego" par konoha1985

2012 : "Moi, président de la République …" 

Lors du dernier débat présidentiel, 17,8 millions de téléspectateurs sont devant leur poste quand François Hollande se lance dans une anaphore face à Nicolas Sarkozy, le président sortant. À la question "quel président comptez-vous être ?", le candidat socialiste assène quinze fois de suite "Moi, président de la République …" pour dérouler sa réponse, notamment en matière de déontologie. En face, Nicolas Sarkozy ne bronche pas durant toute cette tirade.

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