Cela ressemblait à un appel à l'aide. Englué dans les affaires qui polluent sa campagne, François Fillon déjeunait mercredi avec Nicolas Sarkozy. Les deux hommes, dont les relations s'étaient tendues depuis leur collaboration à la tête de l'exécutif entre 2007 et 2012, jusqu'à la campagne de la primaire de la droite où François Fillon n'avait pas épargné l'ancien président de la République, se retrouvaient donc pour aborder la suite à donner à la campagne présidentielle.
Un tête à tête dont notre éditorialiste politique, Michaël Darmon, a eu écho des échanges. Nicolas Sarkozy aurait tout d'abord trouvé François Fillon très marqué par la séquence qu'il est en train de vivre, mais également moins arrogant qu'il n'a pu l'être par le passé, notamment lorsqu'il avait lancé cette phrase, 'Qui imagine le général De Gaulle mis en examen', directement destinée à Nicolas Sarkozy et qui devait mettre en avant sa propre probité.
Sarkozy à Fillon : "Sors une idée par jour"
Au cours de ce déjeuner, François Fillon est apparu très demandeur de conseils sur la marche à suivre pour relancer la dynamique de sa campagne. Des conseils que s'est empressé de lui prodiguer Nicolas Sarkozy.
L'ancien président a donc confié à celui qui rêve de devenir son successeur qu'il devait reprendre la main et dicter le tempo médiatique plutôt que de le subir. Avec une méthode, simple, qui a longtemps été celle du quinquennat Sarkozy, "sortir une idée par jour". Conseil que s'est empressé de suivre François Fillon en proposant, mercredi, d'abaisser la majorité pénale à 16 ans.
Le parquet national financier pourrait annoncer son intention de poursuivre dans la journée
Autre thème abordé, celui de l'entourage de François Fillon. Pour Nicolas Sarkozy, afin de relancer la machine à gagner, le candidat LR doit "prendre les meilleurs", l'ancien président citant notamment les noms de Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et François Baroin.
Fort de ces conseils, François Fillon a livré mercredi soir à Compiègne un discours proche du style de Nicolas Sarkozy. Suffisant pour mettre un terme à un mois infernal qui lui a coûté sa 2e place dans les sondages ? Pas certain, puisque d'après nos informations, le parquet national financier pourrait, ce jeudi, faire connaître ses intentions dans l'enquête sur les soupçons d'emploi fictif de l'épouse et des enfants de François Fillon et devrait annoncer son intention de lancer des poursuites.