François Fillon sera-t-il le candidat de la droite à l’élection présidentielle de 2017 ? Impensable il y a encore quelques jours, l’hypothèse d’un abandon pur et dur de l’ancien Premier ministre (2007-2012) de la course à l’Elysée prend chaque jour un peu plus d’épaisseur. Révélée par Le Canard Enchaîné, l’affaire du "PenelopeGate" a pris une nouvelle ampleur ce jeudi 3 février, l’émission Envoyé spécial dévoilant une interview de Penelope Fillon datant de 2007 dans laquelle celle-ci assure ne jamais avoir été l’assistante de son mari.Face à une telle situation, de plus en plus de voix s’élèvent dans le monde politique pour réclamer une démission de François Fillon et son remplacement. Si le député sarkozyste Georges Fenech a dégainé le premier en déclarant le résultat de la primaire "caduc", Henri Guaino lui a emboîté le pas ce jeudi sur le plateau de BFMTV. "Vous ne pouvez pas arriver avec un projet où vous dites aux gens "ça fait 40 ans que vous vivez trop bien, il est temps de se serrer la ceinture" et vous retrouver dans la situation actuelle. Je pense que se retirer serait la meilleure chose à faire d’abord pour lui-même et ensuite pour sa famille politique. (…) Ce n’est pas un problème judiciaire mais un problème politique. C’est fini, il faut se le dire", a déclaré le député des Yvelines.Une autre figure des Républicains, Renaud Muselier, s'est montré très clair sur l'avenir de François Fillon. "Le problème, c’est qu’aujourd’hui son crédit est complètement annihilé. Il n’a plus la capacité de défendre son projet, il n’a plus la capacité de défendre notre famille politique. Il est obligé de se défendre toute la journée lui. On est à moins de trois mois de l’élection présidentielle, et on voit bien que la campagne ne tourne qu’autour du problème de Penelope Fillon. Ce n’est pas concevable pour la suite", tonne-t-il dans une interview accordée à France Bleu Provence.
Poisson lance un ultimatum à Fillon, Philippot réclame son départ
Candidat battu à la primaire de la droite et du centre, Jean-Frédéric Poisson a préféré donner un délai à François Fillon pour s'expliquer, mais semble pressé de tourner la page. "Je ne sens pas, aujourd’hui, suffisamment de solidité autour de ce que nous dit François Fillon même si je me suis associé hier au comité de soutien. Il faut que François Fillon apporte très rapidement, au plus tard ce weekend, des éléments qui permettront à tout le monde d'être parfaitement rassurés sur tous les éléments qui lui sont reprochés", a-t-il demandé sur BFMTV.Dans le même temps, le vice-président du Front national, Florian Philippot, a lui aussi appelé sur les ondes de RTL à un retrait du candidat Les Républicains. "Je souhaite que François Fillon prenne ses responsabilités et se retire de cette élection présidentielle pour en revenir à un débat de fond. Jour après jour, on ne parle plus de chômage, de terrorisme parce qu'il y a des affaires. (…) On a le sentiment que la campagne est remplie de cette affaire, mais cela n'annule pas l'existence des faits. Des faits qui s'accumulent sur ces emplois présumés fictifs, sur l'affaire de sa société de conseil 2F Conseil, sur ses sept chèques de 21 000 euros au Sénat, ça fait beaucoup", a lâché le bras droit de Marine Le Pen.