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La gauche s'organise et affiche un front uni pour soutenir les cheminots

Par Benjamin Jeanjean

Alors que la grève perlée de la SNCF approche à grands pas, plusieurs figures de la gauche française s’unissent pour afficher leur soutien aux cheminots grévistes et manifester leur opposition à la politique d’Emmanuel Macron.

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Les grands retours du week-end de Pâques s’annoncent mouvementés pour les voyageurs ! C’est en effet ce lundi à partir de 19h que la grève perlée de la SNCF (deux jours par semaine) doit débuter, perturbant par la même occasion une grande partie du réseau ferré français. Si le gouvernement mise sur l’impopularité de cette grève auprès des Français, les cheminots pourront au moins compter sur le soutien de plusieurs formations politiques de gauche, réunies ce vendredi au centre de tri postal de la gare de Lyon pour afficher leur soutien aux grévistes.

Figure du Nouveau Parti Anticapitaliste et ancien candidat à l’élection présidentielle (en 2002 et en 2007), Olivier Besancenot était de la partie. "La vie politique et sociale est capricieuse en France, et peut-être que Macron a péché là-dessus. À prendre les gens de haut, à jouer les malins, à expliquer qu’il était le plus fort et qu’il était celui qui était capable de faire ce que les autres n’ont pas fait, il oublie peut-être qu’il y a une tradition de luttes, de mobilisations et de grèves (même générales) dans ce pays. De façon souterraine, il y a des piqûres de rappel qui n’ont même pas forcément besoin des organisations pour se rappeler à la conscience de tous ! Ce que Macron imaginait comme sa force, peut-être que l’Histoire retiendra que ça aurait sa grande faiblesse. C’est ce qu’on souhaite en tout cas, et l’unité sert aussi à ça", affirme-t-il au micro de Sud Radio.

Hamon : "Macron a fait le choix que les gens n’aient pas de train pour aller au travail"

Lui aussi ancien candidat à l’élection présidentielle (l’an dernier), Benoît Hamon était également présent pour soutenir les grévistes. "La grève de la SNCF est une grève pour le service public, pour que tous les Français continuent à avoir des trains et des gares. Ce qui est en train de se passer, derrière les grandes déclarations et la volonté du gouvernement de réformer et moderniser la SNCF, c’est qu’on va concentrer les lignes de chemins de fer là où elles sont rentables et oublier les territoires où l’on a déjà vu les médecins partir, où les écoles sont fragilisées et où il n’y a plus guère d’hôpitaux. Emmanuel Macron a fait le choix que les gens n’aient pas de train pour aller au travail, c’est sa responsabilité. On verra jusqu’où il ira, mais nous voulons de notre côté dire toute notre détermination à soutenir les cheminots jusqu’au bout", clame-t-il.

Député (France Insoumise) de Seine-Saint-Denis, Éric Coquerel assure qu’une telle union était "le minimum syndical" et appelle à contrecarrer la politique d’Emmanuel Macron. "L’idée de Macron, c’est d’en finir avec l’État social. C’est une vieille idée néo-libérale. Il attaque donc tous les piliers de cet État social : les ordonnances Pénicaud, un budget d’austérité qu’on n’avait jamais vu dans la Vème République, etc. Pour casser le service public, il commence par attaquer de front le secteur le plus syndiqué et le plus unitaire : les cheminots. Il se dit que si ça passe, la voie sera libre. Il faut donc l’arrêter", exhorte-t-il.

Autain : "La stratégie du gouvernement est d’opposer les cheminots à la population"

Pour sa collègue Clémentine Autain, la direction prise par le gouvernement dans cette réforme est dangereuse. "Nous avons décidé de prendre nos responsabilités pour faire converger les forces et tout mettre en œuvre pour la réussite de la mobilisation des cheminots et du bras de fer que nous avons engagé avec le gouvernement qui veut tout simplement démanteler le service public du rail. Il commence par l’ouverture à la concurrence et la casse du statut du cheminot, et s’il réussit son pari, il enchaînera en imposant des recettes néo-libérales et austères sans coup férir. Il faut donc gagner cette première manche, c’est tout à fait décisif. La stratégie du gouvernement est évidemment d’opposer les cheminots à la population, comme si nous aurions un meilleur service public avec une ouverture à la concurrence. C’est totalement faux !", martèle-t-il.

Propos recueillis par Mathilde Choin

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