S’il a remporté sans aucune contestation possible la primaire de la Belle Alliance Populaire, Benoît Hamon doit aujourd’hui faire face à un vrai casse-tête à gauche en essayant de rassembler un camp politique particulièrement éclaté, de Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron. Si les gestes sur sa gauche ont été nombreux (accord avec Yannick Jadot, discussions avec Jean-Luc Mélenchon), l’aile droite du Parti socialiste se sent aujourd’hui bien isolée, en témoignent les réticences de certains élus à faire campagne, sans compter ceux qui soutiennent désormais ouvertement Emmanuel Macron.
L’inquiétude de Manuel Valls en personne
C’est dans ce contexte que Manuel Valls, finaliste malheureux de la primaire de la gauche et égérie de l’aile réformiste du PS, a pris la parole ce mardi 28 février devant 300 personnes réunies salle Colbert à l’Assemblée nationale, dont 130 parlementaires. Face à la menace incarnée par Marine Le Pen, l’ancien Premier ministre n’est aujourd’hui pas rassurée par la situation de la gauche. "Je ne vous cache pas mon inquiétude. Tout ce qui est fait depuis la primaire pose un problème stratégique", alerte-t-il dans des propos rapportés par Europe 1.
Vers une recomposition politique à gauche ?
Certains élus sont, eux, très clairs sur leur intention de vote. "Je ne voterai pas Benoît Hamon car, comme parlementaire, j’ai défendu des textes qu’il veut remettre en cause. Tout cela n’a ni queue ni tête. Enfin, quoi ? Il faut être sérieux", déplore ainsi René Dosière, député de l’Aisne. Face à ce constat, Manuel Valls a une nouvelle fois prédit une recomposition à venir du paysage politique et de la gauche en particulier. "C’est l’avenir de la gauche de gouvernement qui est en jeu. Il faut se préparer à une recomposition de la gauche, sortir des schémas établis quelle que soit l’issue de la présidentielle", a-t-il préconisé.