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Jean Sévillia : "La décolonisation de l'Algérie aurait pu s'échelonner sur 10 à 20 ans"

Par La Rédaction

Pour Jean Sévillia, journaliste, essayiste, historien et auteur des Vérités cachées de la Guerre d'Algérie (éditions Fayard), la qualification par Emmanuel Macron de la colonisation de l’Algérie de "crime contre l’humanité" était "inepte politiquement et fausse historiquement". "C’est une absurdité que de qualifier 132 ans de présence française de crime contre l’humanité", a-t-il estimé au micro d’André Bercoff le 12 novembre 2018 sur Sud Radio, dans le rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Pour Jean Sévillia, la France a apporté le progrès en Algérie

Selon Jean Sévillia, pour rendre compte de l’Histoire de manière objective, présenter l’Algérie uniquement comme une victime de la colonisation française serait une erreur. "C’est une déchirure. En 1930, la France a conquis l’Algérie, elle y a instauré un ordre colonial inégalitaire avec un rapport dominant-dominé. Dans cette rencontre imparfaite entre ces deux types de sociétés, la France a apporté quelque chose à l’Algérie, et dont l’Algérie vit encore", a-t-il estimé.

"L’Algérie vit d’infrastructures largement léguées par la France. Le pétrole, qui fait la richesse actuelle de l’Algérie, a été découvert par la France. C’est un pays dont les lignes de communication vitales ont été créées par la France. Et puis, quand la France a conquis l’Algérie, ce n’était pas un pays unifié", a poursuivi Jean Sévillia.

Une décolonisation progressive aurait-elle été un meilleur scénario pour l’Algérie ?

À la question d’André Bercoff de savoir si la décolonisation aurait pu se passer autrement, Jean Sévillia a répondu que "le blocage s’est noué dans les années 1920-1930, quand le nationalisme algérien se constituait contre la France. Il y a une identité algérienne qui s’est forgée au fil du temps. Cette identité aspirait à une forme d’autonomie ou d’indépendance. Simplement, on aurait pu imaginer un processus d’indépendance qui s’étende sur 10, 15 ou 20 ans, après la colonisation. Or, ça s’est fait avec le sang, les larmes et en un an et demi", regrette-t-il.

"Si on veut faire un jugement pondéré, il faut faire le bilan du positif et le bilan du négatif. Je veux bien que la France se repente des fautes qu’elle a commises et je veux bien que l’Algérie en fasse de même au sujet des moyens qu’elle a mis en œuvre pour accélérer l’indépendance. Il ne faut pas oublier que le FLN a déclenché dès 1954 une guerre d’indépendance en utilisant le terrorisme. Ils ont fait du terrorisme une arme de guerre. Même si je sais que dans l’Histoire, c’est fréquent, c’est la réponse du faible au fort", a poursuivi Jean Sévillia.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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