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Jean Messiha (FN) : "La victoire de Hollande et de la propagande médiatique outrancière"

Par Benjamin Jeanjean

Au micro de Sud Radio ce lundi, Jean Messiha, coordinateur national du projet présidentiel de Marine Le Pen, est revenu sur la défaite de la candidate du Front national, en plaçant désormais ce parti comme unique représentant légitime de l’opposition.

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Marine Le Pen n’aura donc pas réussi à déjouer les pronostics et à provoquer le séisme politique mondial dont elle rêvait. Au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, le Front national doit désormais tourner la page, fort d’une base solide selon Jean Messiha, coordinateur national du projet présidentiel de Marine Le Pen, invité du Grand Matin Sud Radio ce lundi. "On est toujours déçu d’une défaite, et c’en est une. Mais la vie politique ne s’arrête pas, il faut considérer les choses en dynamique de longue période. On a un score historiquement haut, je crois que la victoire de Macron ne s’explique pas par une adhésion à son projet puisqu’à peu près 60 % des gens qui ont voté pour lui ont voté contre Marine Le Pen. Il a un électorat extrêmement friable. Nous avons un socle d’à peu près 11 millions de votants sur lesquels nous allons pouvoir construire la majorité de demain", a-t-il positivé.

"Les médias nous ont diabolisé avant le premier tour, criminalisé avant le second"

Selon lui, le travail de dédiabolisation du Front national n’a pas réussi à porter entièrement ses fruits en raison du rôle joué par "90% des médias" dans cette campagne. "Le travail sur soi est sans doute très important. Après, cela dépend aussi de l’honnêteté intellectuelle de nos adversaires et surtout de la sphère médiatique. Si nous avons en face de nous des médias qui n’ont eu de cesse de nous diaboliser avant le premier tour, de nous criminaliser avant le second... Quand Libération et Le Monde titrent la veille "Il faut voter Macron", quand BFMTV matraque à longueur de journée "Votez Macron", au bout d’un moment, une opinion se travaille, comme disait Serge Halimi. Hier soir, c’était la victoire à la fois de François Hollande, qui avait tout planifié depuis le début quand on lit "Un président ne devrait pas dire ça", et celle de la propagande médiatique outrancière et des peurs qu’on a agité pour essayer de faire voter les gens dans le sens voulu", a-t-il regretté, amer.

"L’euro sera de toute façon amené à exploser"

Celui qui sera par ailleurs candidat FN aux législatives dans la 4ème circonscription de l’Aisne, l’un des deux départements ayant placé Marine Le Pen en tête hier soir, a également évoqué la sortie de l’euro, thème sur lequel le Front national a semblé confus tout au long de cette campagne. "Gouverner, c’est prévoir. Le diagnostic que nous faisons, c’est que l’euro n’est pas viable car aucune monnaie sans nation n’a jamais été pérenne. L’euro sera donc de toute façon amené à exploser : la zone euro et l’Union européenne telle qu’elle est ne peuvent pas fonctionner. Soit on attend l’explosion finale, et dans ce cas-là ce sera effectivement le saut dans l’inconnu et une perte pour l’ensemble des citoyens et des épargnants, soit on prend les devants et on prend les mesures de sauvegarde des épargnants. Renoncer à la sortie de l'euro n’est donc pas à l’ordre du jour car nous sommes un parti souverainiste et nous entendons rétablir la souveraineté française dans tous les domaines assortie d’une coopération poussée avec nos partenaires européens sur des bases nationales", a-t-il indiqué.

"Légitimement, nous représentons la seule opposition crédible"

Place désormais aux législatives, pour lesquelles le Front national devrait continuer de faire jouer la porosité entre son électorat et celui d’une partie de la droite. "Je ne vois pas ce qui pourrait arrêter cette porosité, nous assistons à une recomposition de la vie politique française, qui avait déjà commencé avec les ralliements de Nicolas Dupont-Aignan et Marie-France Garaud. Tout cela est en gestation et appelé à s’amplifier. (…) Nous sommes le premier parti d’opposition puisque je ne vois pas comment tous les politiques qui ont appelé à voter Macron au second tour pourraient ensuite s’opposer à sa politique. Nous sommes les seuls à l’avoir combattu jusqu’au bout et donc légitimement nous représentons la seule opposition crédible", a-t-il clamé.

Retrouvez ici l'intégralité de l'interview de Jean Messiha lors du Grand Matin Sud Radio 

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