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François Kalfon (PS) : "Emmanuel Macron a détruit les partis politiques façon puzzle"

Par Benjamin Jeanjean

Conseiller régional d’Île-de-France et membre de la direction collégiale du PS, François Kalfon était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce lundi. Défection d’Olivier Dussopt, avenir du PS et profil du prochain leader étaient notamment au programme. Interview.

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C’est une nouvelle défection au sein du Parti socialiste. Pas la première, et peut-être pas la dernière, alors que le parti entame une douloureuse phase de reconstruction après le fiasco des élections du printemps dernier. Ce week-end, le député de l’Ardèche Olivier Dussopt a officiellement rejoint les rangs du gouvernement en acceptant le poste de secrétaire d’État à la Fonction publique. Conseiller régional d’Île-de-France et membre de la direction collégiale du PS, François Kalfon était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio. Il réagit avec ironie à ce départ. 

"Dussopt ? C’était le Black Friday et les grandes soldes ce week-end"

"C’était le Black Friday et les grandes soldes ce week-end, donc on a soldé M. Dussopt à son triste sort. Emmanuel Macron pratique en France une sorte de vente à la découpe. En général, les produits vendus pendant le Black Friday sont des produits de seconde main", déclare-t-il d’emblée avant d’évoquer le cas de Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat, qui a félicité Olivier Dussopt de ce choix. "Ça pose un problème puisqu’il a été élu président de groupe avec l’idée que son groupe était dans l’opposition. Je l’invite donc à suivre sa propre cohérence politique. Certes, il n’a pas suivi Manuel Valls dans son micro-parti, mais s’il a un problème d’identité politique, il peut le régler. Il y a un problème de cohérence, très nettement. Je ne vois pas comment on peut se maintenir président du groupe socialiste au Sénat, qui a voté une résolution en indiquant que ce groupe était dans l’opposition, et répandre sur Twitter des messages qui sont en contradiction", clame-t-il.

François Kalfon assure par ailleurs une nouvelle fois que l’avenir du Parti socialiste s’écrira selon toute vraisemblance sans Manuel Valls. "Manuel Valls a quitté le PS de son propre chef. Qu’il cherche une formation politique de rattachement, grand bien lui fasse. Le PS a très clairement choisi d’être dans l’opposition. M. Valls est dans la majorité, il n’a donc pas sa place au PS. Lui-même n’en veut pas : c’est ce qu’on appelle un divorce par consentement mutuel", rappelle-t-il avant de se projeter sur le futur congrès de mars. "Je pense qu’il faut une incarnation. On aura un congrès fin mars, nous en sommes encore aux prémices. La direction collégiale a permis que le parti n’explose pas après la lourde défaite. Elle a fait son usage. Un mouvement de rénovation s’opère et on va passer assez rapidement à la préparation de ce congrès", indique-t-il.

"Incarner la nouvelle génération et avoir une liberté de ton"

L’élu francilien a également dressé un début de portrait du prochain Premier secrétaire du parti. "Il ou elle devra incarner la nouvelle génération. Avoir bien évidemment une certaine liberté de ton. Et avoir aussi sa part de critique par rapport à ce qu’a été cette période", avance-t-il. Alors que Najat Vallaud-Belkacem, qui pourrait se présenter à la fonction, aurait demandé à ce que le poste soit rémunéré, la réponse de François Kalfon se veut circonspecte. "Je crois d’abord que ce serait illégal car nous sommes sous plan social donc nous n’avons pas le droit d’embaucher. Par ailleurs, pour avoir parlé avec elle et ses proches, elle n’a pas formulé cette demande", lance-t-il.

Enfin, François Kalfon a mis en garde Emmanuel Macron contre des temps plus difficiles à venir pour lui et son gouvernement. "Macron agresse les corps intermédiaires. Il a détruit façon puzzle les partis politiques, rendons-lui cela. Je l’ai vu au congrès des maires se comporter en chef du bureau de Bercy avec les 500 000 élus de France qui ne sont pas un poids mais une richesse. C’est bien, la période des vaches grasses. Mais arrive aussi parfois la période des vaches maigres. Sur qui va-t-il s’appuyer ? Je ne sais pas. Sur Olivier Dussopt ? Sur d’autres ? C’est possible, mais je crois que ça ne fait pas une structure, une assise dans un vieux pays qui donne parfois l’impression d’aller vite mais qui oppose parfois une résistance, voire une résilience", avertit-il.

Retrouvez en podcast toute l’interview de François Kalfon dans le Grand Matin Sud Radio

 

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