"Je propose ma candidature au groupe LREM". Sur le plateau de Territoires d'Infos, la matinale de Sud Radio et Public Sénat présentée par Cyril Viguier avec la presse quotidienne régionale, le député de Loire-Atlantique François de Rugy, réélu ce dimanche, n’a pas caché son intention de briguer officiellement le "Perchoir" du Palais Bourbon. Si Emmanuel Macron pourrait être tenté d’appuyer la candidature d’une femme à ce poste, le député écologiste assure avoir des arguments à faire valoir. "J’ai l’expérience pour présider l’Assemblée nationale, et j’ai fait par le passé certaines propositions cohérentes avec l’élan réformateur qu’Emmanuel Macron veut imprimer", a-t-il déclaré, citant notamment "la transparence de l’Assemblée nationale, où il y a encore des progrès à faire, son fonctionnement et sa procédure trop longue, la réduction du nombre de députés, la réduction du cumul dans le temps avec trois mandats maximum, et l’introduction d’une dose de proportionnelle".
Alors que certains débats promettent d’être houleux avec des députés comme Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin, Marine Le Pen ou Gilbert Collard dans l’hémicycle, François de Rugy met les points sur les i. "Il faudra être clair sur le fait que l’Assemblée n’a pas à être un lieu déstabilisé par des gens qui ne voudraient pas respecter les règles et avoir un débat normal. Il y a une liberté absolue dans l’hémicycle, mais il faut que le débat puisse avancer", prévient-il.
"Richard Ferrand était déjà pressenti à ce poste avant la présidentielle"
Alors que Richard Ferrand va quitter le gouvernement et est fortement pressenti pour prendre la présidence du groupe LREM à l’Assemblée nationale, François de Rugy estime que cette décision est cohérente. "Être président d’un groupe majoritaire composé de plus de 300 députés, essentiellement des nouveaux, c’est un rôle extrêmement important. Richard Ferrand a toutes les qualités pour ça. (…) Il avait déjà été évoqué pour être président de ce groupe avant même la présidentielle. C’est l’un des fondateurs d’En Marche!, l’une des chevilles ouvrières, et il connaît beaucoup les nouveaux députés", justifie-t-il.
Alors que le cas du désormais ex-ministre de la Cohésion des territoires et celui de François Bayrou, tous deux inquiétés par des affaires judiciaires, font beaucoup parler actuellement, François de Rugy ne veut pas mettre de l’huile sur le feu. "Emmanuel Macron a montré jusqu’ici une grande maîtrise dans beaucoup de domaines, et notamment sa communication. Je préfère un président de la République qui ne dévoile pas ses intentions au dernier journaliste qui passe dans son bureau. (…) C’est le président qui nomme les ministres, c’est lui qui prend les décisions", a-t-il déclaré.
"EELV a fait le choix de la marginalisation"
Enfin, François de Rugy s’est également exprimé sur le fait qu’un seul député étiqueté "écologiste" ait été élu à l’Assemblée nationale ce dimanche, taclant au passage l’attitude d’EELV, son ancien parti. "C’est sûr qu’EELV a fait le choix de la marginalisation, et ça conduit à des choix écrits d’avance. D’ailleurs, Eric Alauzet est officiellement EELV, mais il a principalement été élu parce qu’il a été soutenu par LREM, et je m’en réjouis car c’est un très bon député", indique-t-il.
Invité : François De Rugy - Territoires d'infos... par publicsenat