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Franck Riester : "Si le RN passe aux régionales, les régions deviendront des épouvantails pour les investisseurs"

Par La Rédaction

Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 24 juin 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Franck Riester motions de censure
Franck Riester, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 20 mars, dans “L’invité politique”.

Franck Riester : "On n’en est pas à se disputer en Conseil des ministres"

En marge du Conseil des ministres, mercredi 23 juin 2021, plusieurs ministres se sont confrontés : Barbara Pompili a critiqué la réforme de l’assurance-chômage, portée par Élisabeth Borne, tandis que Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti ont eu des échanges houleux concernant les régionales dans les Hauts-de-France. Ces derniers en seraient presque arrivés aux mains, selon certaines sources. Franck Riester tient à souligner que ces faits se sont déroulés "en marge du Conseil des ministres" et que "dans le Conseil des ministres, les choses sont très solennelles". "Le président de la République, évidemment, veille à ce que les débats soient à la hauteur de nos responsabilités", assure-t-il. S’il peut "y avoir des échanges politiques", souligne le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, "on n’en est pas à se disputer en Conseil des ministres".

"Il peut y avoir, en marge des Conseils des ministres, un moment d’échange entre les ministres", concède Franck Riester. "La politique, c’est la pâte humaine", explique-t-il : "on est des femmes et des hommes faits de chair et de sang, et qui des fois ont des choses à se dire, et des choses qui, parfois, ne sont pas forcément agréables". S’il n’a "pas assisté à ce qu’ils se sont dit", précise le ministre délégué, "manifestement ils se sont dits des choses, et c’est bien légitime et ce n’est pas un problème".

 

"Quand on a des choses à se dire, c’est bien de se les dire"

En l’occurrence, Éric Dupond-Moretti aurait déclaré que Gérald Darmanin manquait de loyauté après avoir envoyé ses félicitations à Xavier Bertrand. "Il n’a pas envoyé un message de félicitations", rétorque Franck Riester : "il a dit qu’il allait voter Xavier Bertrand et que c’était un ami" et que ce qui pourrait expliquer le résultat de Xavier Bertrand au premier tour des régionales était "qu’il avait su mettre en avant son bilan". "Le reste, la sensibilité des uns et des autres, je leur laisse", précise le ministre. "Quand on a des choses à se dire, c’est bien, en politique, de se les dire", souligne Franck Riester qui juge que les Français ont parfois "une image faussée de ce que sont les responsables politiques".

Alors que police et justice semblent s’embrouiller régulièrement, ces derniers temps, pour Franck Riester il n’y a pas de problèmes à ce que leurs patrons s'écharpent. "Ils se parlent en permanence", souligne le ministre délégué qui juge que cet échange en est la preuve : "ils se disent parfois même des choses qu’ils ont sur le cœur, c’est bien".
"Vous préféreriez quoi ? Qu’on ait des femmes et des hommes froids, sans tripes ?"

Leurs échanges, pour Franck Riester, n’impliquent pas que l’équipe gouvernementale ne soit pas soudée : "je pense aussi qu’une équipe soudée ça veut dire se dire les choses quand on estime que ça n’a pas été". "La franchise est une dimension absolument importante de la cohésion de n’importe quelle équipe", estime-t-il.

 

"Une prime à l’ancrage local"

La République en Marche a fait un très mauvais score lors du premier tour des régionales, marqué par ailleurs par une abstention record de près de 70%. "Je pense qu’il y a eu une prime énorme, durant ces élections, aux sortants", analyse le ministre délégué. Mais il y aussi "une prime à l’ancrage local, c’est clair". Notamment car, selon Franck Riester, "nos compatriotes ne comprennent pas forcément tous les enjeux de ce type d’élection". De plus, la "concomitance" des deux scrutins, les régionales et les départementales, ne contribue pas "à la clarté", selon le ministre délégué.

"La connaissance de la personnalité pour qui on vote", explique-t-il, "contribue à inciter les gens à voter pour elle". "Je pense vraiment que cette donnée de prime au sortant et prime à l’ancrage local est une des données du scrutin." Toutefois, selon Frank Riester, depuis des années on sait que "la défiance vis-à-vis de la chose publique" conduit les électeurs à voter "en fonction de la personnalité qui est devant eux", c’est-à-dire "s’ils la connaissent ou pas" et "s’ils l’ont vue à l’œuvre".

 

"Je resterais prudent concernant l’avenir de la droite"

La droite républicaine, au contraire, a plutôt réussi au premier tour. Mais pour Franck Riester, qui était anciennement de droite, il faut se méfier "de toutes les conséquences nationales qu’il peut y avoir de ce scrutin". "Tous les sortants, y compris ceux de gauche, ont fait de très bons résultats", souligne le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité. "Quant à la droite, moi je considère toujours qu’elle est sur des propositions qui sont bien souvent des propositions caricaturales, qu’elle s’est opposée à un certain nombre de réformes qui ont été proposées par le gouvernement alors même que ces réformes elle les avait toujours défendues", confie-t-il.

"Je resterais prudent concernant l’avenir de la droite", souligne Franck Riester qui rappelle qu’une "partie de ses membres" sont "plutôt tournés, aimantés vers l’extrême-droite, à faire de l’appel du pied, la danse du ventre, les yeux doux à l’extrême-droite". "Je crois que c’est dangereux." Lui, qui est de droite et a fondé un parti, déclare travailler "avec Emmanuel Macron et Jean Castex" car la politique qu’ils mènent "par bien des égards est une politique que nous avons toujours défendue à droite".

 

 

"La France est plus compétitive qu’avant"

En charge de l’Attractivité du pays, Franck Riester souligne que "pour la deuxième année consécutive, la France est le pays le plus attractif d’Europe en termes d’investissements étrangers sur son sol". "Ce n’est pas le fruit du hasard" mais la conséquence du fait que "la France est plus compétitive qu’avant", notamment grâce aux réformes menées par Macron comme "la baisse de la fiscalité sur le capital" ou encore "la baisse de l’impôt sur les sociétés" et "la baisse de l’impôt de production". "Les chefs d’entreprises, y compris des PME et ETI, vous disent tous qu’effectivement il y a eu des décisions qui contribuent à améliorer leur compétitivité", rapporte le ministre.

 

 

Pour lui, d’ailleurs "il y a un grand danger dans ces élections régionales". Il estime que "si le Front National passe en PACA ou dans d’autres régions, je pense aux Hauts-de-France, les régions deviendront des épouvantails pour les investisseurs étrangers".

 

 

Une autre menace est brandie également sur l'Île-de-France, celle "de la gauche bigarrée", qui s'est réunie au soir du premier tour. "Une partie de cette gauche a un problème avec les valeurs de la République et est favorable à la décroissance", souligne le ministre pour qui ce seraient "des politiques graves". Franck Riester affirme son soutien à Laurent Saint-Martin "pour que la politique de défense de l'attractivité, de la compétitivité du pays soit représentée au sein du conseil régional". 

 

Une ligne éditoriale "appartient aux rédacteurs en chef, pas aux politiques"

En grève depuis plusieurs jours, la rédaction d'Europe 1 refuse une nouvelle ligne éditoriale. Le ministre ne souhaite pas "s'immiscer dans la vie des rédactions" et rappelle que "ce qui compte, c'est la liberté de la presse, leur indépendance". Il compte sur la législation "qui donne tous les moyens pour les journalistes de pouvoir partir s'ils ne valident pas la nouvelle ligne éditoriale". Une ligne éditoriale qui "appartient aux rédacteurs en chef, pas aux politiques". "Charge à ceux qui sont concernés par des désaccords de prendre les décisions qui s'imposent", conclut le ministre.

 

 

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