Quelques jours après la défaite, le temps est au bilan du côté du Front national. Et le score, historique en nombre de voix, réalisé par Marine Le Pen ne masque pas la déception d'un entre-deux tours marqué par une prestation ratée au débat, mais également d'un cafouillage désastreux sur la sortie de l'euro.
À l'heure de faire les comptes, la position du parti est toujours aussi floue sur ce qui devait pourtant être le point central du programme présidentiel défendu par Marine Le Pen. Au point que Florian Philippot, vice-président du parti, dont le rôle est sérieusement remis en question en interne, est monté au créneau ce jeudi matin, sur l'antenne de RMC, pour défendre le retour à la monnaie nationale.
"Je raisonne en termes politiques, a-t-il indiqué. On ne peut pas décemment gérer un pays qui ne maîtrise ni ses lois, ni son budget, ni ses frontières, ni sa monnaie."
Alors, quand plusieurs voix au Front, dont celle de Gilbert Collard dans Le Parisien ce jeudi matin, ou encore Robert Ménard, annoncent qu'il faut abandonner la sortie de l'euro, Florian Philippot met son poste dans la balance. Questionné sur sa position si cette proposition est officiellement abandonnée par le parti d'extrême-droite, à savoir s'il restera ou non au Front national, sa réponse est catégorique : "Bien sur que non. Je ne suis pas là pour garder un poste à tout prix et défendre l'inverse de mes convictions profondes. Je ne crois pas un seul instant qu'un parti qui défende la nation, la France, renonce à un débat qui est essentiel."
Après le départ de Marion Maréchal-Le Pen, l'après-présidentielle sera donc agité pour le FN, loin d'être dans les meilleures dispositions pour mener la bataille des législatives.