Attendu depuis sa nomination, le discours de politique général de Jean Castex a laissé dubitatif Fabien Di Filippo, notamment sur l'aspect des territoires. Un discours d'une heure "subi" par le député de la Moselle.
Un discours "long et assez creux"
"Quand Jean Castex s'exprime c'est assez long, assez creux, il parle de beaucoup de mesures, mais énormément restent vagues ou alors pré-existaient déjà avant son arrivée", commente sévèrement Fabien Di Filippo, qui souligne "qu'aucune information sur le financement" n'a été évoquée. Le discours du chef du gouvernement a notamment tourné autour des territoires. "Quand il se dit le Premier ministre des territoires, je m'interroge parce que je trouve typiquement la patte d'Emmanuel Macron", observe l'élu Les Républicains. "C'est un style propre à la haute fonction publique qui consiste à préempter par le vocabulaire des thèmes sur lesquels on identifie de grandes faiblesses pour faire croire qu'on agit sur ces questions là", regrette-t-il.
Le député de la Moselle déplore que "depuis le début du quinquennat, que ce soit l'ordre, les territoires, le travail, ça reste aujourd'hui des gros points d'ombre qui ont précipité la France dans les crises qu'on a connu depuis trois ans", estime-t-il, excluant pour autant la crise sanitaire, qu'il classe "à part". "Le numéro" de l'élu local ne convainc pas Fabien Di Filippo qui considère Jean Castex comme "un haut fonctionnaire à Paris qui passe quatre jours par mois dans sa commune". "Tout le monde revendique ses origines, ses attaches, mais pour pouvoir parler des territoires, il faut le vivre au quotidien", insiste-t-il.
Prendre des mesures fortes
Pour Fabien Di Filippo, la position de Jean Castex sur les territoires "n'a rien de concret derrière". "On identifie ça comme quelque chose de purement gadget", déplore-t-il. "Quand il dit que toutes les créations de postes de fonctionnaires iront dans les départements, on est sur un renforcement de l'administration, de la tutelle préfectorale qui va à l'encontre des communes, des intercommunalité, des conseils départementaux qui sont entravés par un certain nombre de compétences derrière lesquelles il n'y aura pas de moyen", dénonce le député Le Républicains. "C'est ça la problématique territoriale aujourd'hui", estime-t-il.
Si le jugement de Fabien Di Filippo est particulièrement sévère vis-à-vis de son ancien camarade de parti, il assure ne pas être dans l'anti-Castex primaire. "Quand on disait que cette politique pose des problèmes dans nos territoires sur la CSG, la taxe carburant... on nous disait qu'on était des Cassandre qui ne voulaient que l'échec d'Emmanuel Macron mais ce n'est pas moi qui ait fait naître l'épilogue des Gilets jaunes, la crise des retraites ou l'impréparation face au Covid", souligne-t-il. Le député de la Moselle assure que "le groupe LR a toujours voté les textes allant dans le bon sens". Pour l'élu de droite, "la France a besoin de mesures d'ordre, de solidité pénale, de remettre un certain nombre de nos concitoyens au travail pour pouvoir aider nos hôpitaux, les services publics et redonner des marges de manœuvre aux territoires pour se développer dans l'équité. Je n'ai rien vu de tout cela", regrette-t-il.
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