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F. Lefebvre: "La guerre des droites pourrit la démocratie depuis très longtemps"

Par Jérémy Jeantet

Frédéric Lefebvre, homme politique et auteur de Chaos, Histoires secrètes de la guerre des droites (éd. Michel Lafon), était l'invité du Grand Matin Sud Radio.

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Un an après avoir quitté Les Républicains, Frédéric Lefebvre, longtemps conseiller de Nicolas Sarkozy, un temps porte-parole de l'UMP, revient dans un livre Chaos, Histoires secrètes de la guerre des droites (éd. Michel Lafon), sur les raisons de ce divorce.

Invité du Grand Matin Sud Radio, il raconte la manière dont Nicolas Sarkozy l'a mis à l'écart.

"Je l'ai rencontré alors que j'avais 18 ans, explique-t-il. J'ai été conseiller dès 1993, j'étais très jeune. Je l'ai accompagné toutes ces années. En 2006, c'était une campagne particulière, avec le rêve de Nicolas Sarkozy qui se réalise, devenir président, mais en même temps, un drame personnel, puisque Cécilia le quitte. Et quand il y a un divorce, si l'un des deux considère que vous êtes du côté de l'autre, il vous en veut. Ça a été le cas de Cécilia, qui considérait qu'on avait choisi Nicolas Sarkozy au lieu d'elle. Et quand elle est revenue, je me suis retrouvé blacklisté, interdit de QG de campagne..."

Un travail sans véritable confiance s'est mis en place au moment où j'étais son porte-parole

Un an plus tard, pourtant, Nicolas Sarkozy lui propose de venir porte-parole de l'UMP : "À chaque fois que je défendais un amendement à l'Assemblée nationale, comme Nicolas Sarkozy est un peu narcissiste, il pensait que c'était pour lui nuire et n'imaginait pas que c'était parce que je défendais une conviction. Pierre Charon m'a rapporté que Nicolas Sarkozy lui a dit, en 2007 ou 2008, alors qu'on ne s'était plus parlé depuis une bonne année : 'Puisqu'il a envie de mordre, je préfère qu'il morde pour moi que contre moi'."

 

"C'est à ce moment-là qu'il veut que je devienne son porte-parole à l'UMP, ajoute-t-il. Je dis non, d'abord, et je raconte comment Claude Guéant, à qui ne je parlais plus depuis la campagne, a été sommé de reprendre contact avec moi. Voilà comment un travail sans véritable confiance s'est mis en place au moment où j'étais son porte-parole (...) un moment où tout le monde me voyait à l'image puisque j'accompagnais Nicolas Sarkozy à la tribune jusqu'à ce qu'il prenne la parole. C'était un moment où, quand on était dans la loge, on n'échangeait pas un mot. Il ne me parlait plus."

Nicolas Sarkozy a décidé de m'éliminer et a tout mis en œuvre pour ça

Le divorce avec Nicolas Sarkozy a donc débuté voilà plus de 10 ans, mais celui d'avec sa famille politique s'est entériné ces dernières années : "Je raconte aussi cette scène où Nicolas Sarkozy m'a menacé, hystérique de rage contre moi, parce que j'avais voté le CICE que présentait Manuel Valls, qui était enfin un tournant dans le quinquennat de François Hollande, enfin une mesure favorable aux entreprises. Et là, il a interdit à tout le monde de me parler autour de lui. Il a décidé de m'éliminer et a tout mis en œuvre pour ça. Ça m'a conduit à quitter, le 8 juin, cette famille politique qui prenait un peu des accents siciliens."

Des "accents siciliens" et "une dérive identitaire", qu'il dénonce dans son livre, poursuivie aujourd'hui par un Laurent Wauquiez "qui est en train de tisser des liens de manière souterraine avec l'extrême-droite".

Prônant aujourd'hui "une droite Macron-compatible, qui fasse passer le pays avant le parti", il regrette le fait que "cette histoire de la guerre des droites pourrit la démocratie depuis très longtemps. On pourrait raconter sans doute la même chose à gauche, mais je la raconte à droite parce que je l'ai vécue."

Écoutez l'interview de Frédéric Lefebvre, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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