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En chute dans les sondages, Macron exhorte le gouvernement au "volontarisme"

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

Le président de la République a réuni son gouvernement pour la rentrée, ce lundi matin. Malgré sa forte chute dans les sondage, il veut maintenir le cap qu'il s'est fixé.

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Après trois mois à la présidence, l'heure n'est plus à l'euphorie pour Emmanuel Macron. Affecté par plusieurs sondages qui montrent un effondrement de sa cote de popularité, le président de la République veut continuer à mettre en place son programme, alors qu'il réunissait son gouvernement ce lundi matin à l'Élysée pour préparer la rentrée. Dès jeudi, les ordonnances réformant le droit du travail seront présentées.

"Certains prédisent le pire. Il ne faut jamais céder aux Cassandre. Certains peut-être même le souhaitent. Mais si nous sommes là, c'est pour faire, avec détermination", a déclaré M. Macron à l'ouverture de ce séminaire, exhortant son gouvernement au "volontarisme".

Mais "l'entrée dans l'atmosphère est difficile pour Jupiter", a résumé Olivier Faure (PS), président du groupe Nouvelle gauche à l'Assemblée. 

Le chef de l'État voit à nouveau sa cote de popularité chuter, avec 40 % de personnes satisfaites dans le sondage Ifop publié par le JDD. Soit 22 points de baisse depuis son élection. Et seulement 37 % le jugent en mesure de "réformer efficacement" le code du travail selon une étude Odoxa pour RTL.

Mais "le pays a besoin de transformation et les Français le savent", a insisté Edouard Philippe lundi au sortir du séminaire gouvernemental. Malgré "ceux qui caricaturent sur les estrades", le Premier ministre entend bien "commencer à réparer le pays" au moyen d'un impressionnant programme de travail concocté pour les prochaines semaines.

Au menu : la présentation jeudi des cinq ordonnances réformant le droit du travail, puis, courant septembre, "le démarrage des travaux relatifs à la réforme de l'assurance chômage, de l'apprentissage et de la formation professionnelle" ainsi qu'une "série de mesures relatives aux travailleurs indépendants".

Sont également annoncés, entre autres, un plan d'envergure pour le logement, des "assises de la mobilité" en matière de transports, les bases d'une future réforme du baccalauréat et les "premières orientations d'un grand plan étudiant". Le projet de loi de finances sera présenté le 27 septembre.

"Les Français considèrent que nous n'allons pas assez vite". "On a eu un mois de juillet qui était très budgétaire", avait concédé dimanche le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.

"Peut être que les Français s'interrogent parce qu'ils voient des mesures parcellaires sans comprendre le lien entre les unes et les autres", a jugé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Pratiquement muet sur la scène intérieure depuis son élection, Emmanuel Macron n'a pourtant pas tardé à réagir longuement, et depuis l'étranger, aux mises en garde de François Hollande à quelques jours de la publication des ordonnances.

"Les Français détestent les réformes"

La semaine dernière, lors de sa tournée en Europe de l'Est, il a affirmé que "la France n'est pas un pays réformable" et que "les Français détestent les réformes".

À la voix de M. Hollande se sont ajoutées celles de François Bayrou, l'éphémère garde des Sceaux, puis d'Alain Juppé qui a brocardé le "grand flou artistique sur le budget 2018" orchestré par son ancien protégé, le Premier ministre Edouard Philippe.

Nicolas Sarkozy s'est discrètement ajouté à la liste, conseillant notamment à M. Macron de proposer à l'Europe un nouveau traité européen.

"Il est élu pour cinq ans", "on ne va pas multiplier les procès d'intention", tempère pour sa part la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon n'a pas retenu ses coups. Considéré comme le principal opposant au président (sondage Ifop), le leader de la France insoumise a appelé à un "déferlement" le 23 septembre à Paris contre le "coup d'Etat social" que représentent selon lui les ordonnances. Lundi, Edouard Philippe l'a renvoyé à sa "fascination vénézuélienne".

Au plan international, après une tournée en Europe de l'Est sur la question des travailleurs détachés qui a tourné à l'affrontement verbal avec la Pologne, le président français devait organiser lundi à l'Elysée une rencontre entre chefs de gouvernement européens (Allemagne, Italie, Espagne) et dirigeants africains (Tchad, Niger, Libye) sur la crise migratoire.

Emmanuel Macron déclinera ensuite mardi les grands axes de sa politique étrangère devant la Conférence des ambassadeurs.

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