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Gérald Darmanin saisit la justice après les propos de Danielle Obono sur le Hamas

Par Sud Radio avec AFP

"Le Hamas est un mouvement de résistance. C’est un groupe politique islamiste qui a une branche armée, et qui résiste à l'Israël". Après les propos polémiques de Danielle Obono, Gérald Darmanin a annoncé saisir la justice.

vignette obono texte

Pour Danielle Obono, invitée ce matin dans l'émission Parlons Vrai chez Bourdin, le Hamas serait "un mouvement de résistance". Une phrase qui a déclenché la polémique.

Gérald Darmanin a annoncé ce mardi matin (sur X) avoir saisi la justice pour "apologie du terrorisme" contre Danièle Obono après les propos de la députée LFI qui estime que le Hamas "résiste à une occupation", propos tenus dans l'émission Parlons Vrai chez Bourdin. Une déclaration polémique, dans un contexte d'escalade verbale dix jours après l'attaque de l'organisation islamiste contre Israël.

"Le Hamas, un mouvement de résistance ? Non ! C'est un mouvement terroriste", a décrié le ministre de l'Intérieur sur la plateforme X (ex-
Twitter), deux heures après une intervention de la députée, proche de Jean-Luc Mélenchon, sur Sud Radio. Le gouvernement accuse régulièrement La France insoumise d'accointances avec l'islam politique, Elisabeth Borne ayant même dénoncé des "ambiguïtés révoltantes" sur la situation en Israël, au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas contre l'Etat hébreu, le 7 octobre. C'est la première fois que l'exécutif saisit la justice.

"Antisémitisme masqué"

La Première ministre avait estimé que "l'antisionisme" de LFI était "parfois une façon de masquer une forme d'antisémitisme".
Poussée à plusieurs reprises par Jean-Jacques Bourdin à dire si le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et a conduit des massacres en Israël, est "un
mouvement de résistance", Danièle Obono finit par répondre: "oui". "C'est un mouvement de résistance qui se définit comme tel", a-t-elle poursuivi.
"C'est un groupe politique islamiste qui a une branche armée et qui s'inscrit dans les formations politiques palestiniennes", a ajouté Mme Obono,
"qui a pour objectif la libération de la Palestine (..)" et qui "résiste à une occupation".

Les déclarations de la députée LFI ont provoqué une pluie de réactions indignées de l'ensemble de l'échiquier politique, y compris au sein de la Nupes qui se déchire sur le sujet, poussant la députée à poster un message d'explication sur X.

"Assez de manipulations !"J'ai dit que le Hamas était un groupe politique islamiste qui déclare inscrire son action dans la résistance à l'occupation
de la Palestine. C'est un fait. Ni une excuse ni un soutien ni une caution pour ses crimes de guerre abjects contre les civils israéliens", écrit-elle.
Chez LR, Éric Ciotti a indiqué avoir saisi le bureau de l'Assemblée nationale "pour demander des sanctions et la levée de l'immunité parlementaire"
de Danièle Obono. "LFI franchit un cap dans l’ignominie", a de son côté estimé sur X le responsable du Rassemblement national Jordan Bardella, jugeant que "ceux qui, à gauche, maintiennent des liens avec cette formation sont complices dans le déshonneur".

Obono "indigne" la NUPES

Au sein même de la NUPES, les propos de Mme Obono ont également fait bondir. C'est précisément parce que certains responsables insoumis, au
premier rang desquel Jean-Luc Mélenchon, refusent depuis dix jours de qualifier le Hamas de "terroriste" que l'alliance de gauche est au bord de la
rupture. Le député PS Jérôme Guedj, qui ne siège plus dans l'intergroupe "depuis ce (mardi) matin" à la suite de cette crise, a jugé "révulsant" les propos de l'élue LFI. "C'est bien la preuve qu'ils (Les insoumis) n'ont pas compris ce qui motivait notre désaccord fondamental", a regretté son collègue Arthur Delaporte devant des journalistes à l'Assemblée nationale.
"Bon maintenant ça suffit. Ce qu'il s'est passé le samedi 7 octobre en Israël n'avait rien à voir avec de la résistance", a fulminé la cheffe des
écologistes Marine Tondelier.

Dans un tweet semblant prendre acte d'une explosion de la NUPES, Jean-Luc Mélenchon a résumé la position officielle de LFI: "cessez le feu, libération des otages, corridor humanitaire, fin du blocus de Gaza, condamnation de tous les crimes de guerre et jugement des criminels par la CPI, solution politique de l’ONU avec deux Etats viables aux frontières sûres, France non-alignée".

Fidèle à cette ligne, la présidente du groupe Mathilde Panot a accusé ceux qui font "croire que nous n'avons pas condamné les crimes de guerre du
Hamas, ce qui est faux". "Au moins une quinzaine de parlementaires" LFI sont "menacés de mort", a-t-elle indiqué. "Trois des nôtres sont sous raid téléphonique avec des appels absolument constants, un des nôtres dont la famille a été visée et est directement menacée de mort".
Le député Arnaud Le Gall a jugé que le Hamas, "qui n'est pas un mouvement de résistance", est "le produit de décennies de guerre et il est le
produit conscient, volontaire également, d'une certaine politique du gouvernement d'extrême droite israélien".

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