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Covid : "Emmanuel Macron a quasiment les pleins pouvoirs" pour Mathilde Panot

Par La Rédaction

"Emmanuel Macron a quasi les pleins pouvoirs en terme sanitaire" selon Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne et présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée Nationale. Elle était l'invitée du “petit déjeuner politique” le 8 novembre sur Sud Radio.

Macron
Mathilde Panot, interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio, le 8 novembre, dans "le petit déjeuner politique".

Campagne de la présidentielle de Jean-Luc Mélanchon, le soi-disant recrutement d'Arnaud Montebourg à LFI, gestion du Covid par Emmanuel Macron : Mathilde Panot répond aux questions de Patrick Roger.

Mathilde Panot : "Nous voulons désarmer la police en manifestation"

Un policier a été blessé à l'arme blanche, lundi 8 novembre, à Cannes. Sauvé par son gilet pare-balle, la France Insoumise dit pourtant vouloir désarmer la police. "Il faut être précis", nuance Mathilde Panot, qui adresse ses pensées de bon rétablissement au policier. "Nous voulons désarmer la police en manifestation, ce qui se fait dans énormément de pays d'Europe. La France est un des rares pays à encore utiliser des LBD [Lanceurs de balles de défense, ndlr], qui ont coûté des yeux aux Gilets Jaunes qui manifestaient et des mains lors de manifestations", rappelle la députée qui appelle à "revenir à une gestion pacifique, raisonnée des manifestations".

Et si la manifestation dégénère ? "Un groupe en Europe réfléchit avec douze pays différents, composé à la fois de policiers et de chercheurs, à comment faire en sorte qu'une manifestation se passe bien", répond la députée qui déplore que la France n'en fasse pas partie. "Il faut enlever les armes létales en manifestations, revenir à la raison sur la gestion des manifestations. Ce n'est pas normal en France d'avoir encore des gens qui meurent ou qui ont des yeux ou des mains arrachés pendant les manifestations", pointe-t-elle.

Une séparation se creuse entre les habitants des quartiers et les policiers. "Ça va même au delà des quartiers populaires", souligne Mathilde Panot. "Contrairement à une certaine caricature qui serait que la France Insoumise serait anti-police, nous proposons de faire en sorte que les liens de confiance se rétablissent entre la police et la population", précise-t-elle, souhaitant "mettre des règles, faire en sorte qu'il n'y ait pas d'impunité policière". Des règles qui passeraient par "une réforme de l'IGPN", calqué sur le modèle britannique, "avec en plus des sociologues, des citoyens pour contrôler la déontologie policière". "Ça passe aussi par des récépissés de contrôles au faciès pour rétablir la confiance. Il faut faire en sorte que la police redevienne un service public au service de la population", explique la députée.

"Emmanuel Macron a quasi les pleins pouvoirs en terme sanitaire"

Alors que l'Assemblée nationale a voté la prolongation de la possibilité de recourir au pass sanitaire jusqu'en juillet 2022, Emmanuel Macron va à nouveau prendre la parole mardi 9 novembre. Opposée à la prolongation du pass sanitaire, Mathilde Panot souhaite "revenir sur ce vote qui s'est passé à 3h du matin. C'est inédit ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale, qui a décidé que pour 8 mois et demi, le gouvernement a libre champ pour décider d'activer ou pas le pass sanitaire, de remettre un couvre feu ou un confinement sans repasser par le Parlement". Pour elle, "c'est extrêmement grave et symptomatique de la manière dont le gouvernement gère la crise sanitaire. Avec un homme seul, le président de la République, qui a quasi les pleins pouvoirs en terme sanitaire".

"On est avec une gestion sécuritaire de la crise sanitaire, contre-productive en terme de santé publique, qui est faire de l'obligation", déplore la députée. "Or, l'Organisation Mondiale de la Santé dit qu'il faut convaincre plutôt que contraindre", rappelle-t-elle. "Lorsqu'on contraint, avec ce pass sanitaire qui fait que toute une partie de la population est scannée par une autre, cela divise et fracture le peuple français et ne crée pas d'adhésion à la politique sanitaire". "Le fait que plusieurs millions de personnes fragiles ne sont pas encore vaccinées est la preuve que le pass sanitaire est une mauvaise solution. La Martinique est le meilleur exemple de ce qui ne fonctionne pas", souligne Mathilde Panot.

Concernant l'intervention d'Emmanuel Macron, la députée du Val-de-Marne redoute qu'il lie pass sanitaire et troisième dose du vaccin. "Je ne crois pas au pass sanitaire comme une solution, vu l'état dans lequel est l'hôpital public. Je demande qu'il y ait de véritables politiques de santé publique. Il y a des lits fermés par manque de soignants". Elle dénonce le bilan d'Emmanuel Macron, "alors qu'il disait qu'il ne ferait jamais d'austérité sur l'hôpital pendant son mandat. Il faut arrêter de faire de l'austérité sur la santé, qui est notre bien commun. Il faut mettre en place d'autres solutions, notamment la levée sur les brevets de vaccins. Si on dit troisième dose, il faut quand même garder à l'esprit que le Covid ne s'arrêtera jamais s'il n'y a pas assez de doses pour couvrir le monde. Les pays pauvres n'ont pas accès à des doses".

 

Arnaud Montebourg "a franchi un seuil inacceptable"

Emmanuel Macron fait toujours la course en tête dans les intentions de vote. "Je n'y crois pas trop, dans beaucoup des techniques de sondage, ils gardent seulement ceux qui sont sûrs d'aller voter, ça efface le vote populaire", déplore la députée qui demande à ce qu'on mette en perspective les réponses de ceux n'étant pas certains de se rendre aux urnes.

Des personnalités de la France insoumise ont décidé de rallier la candidature d'Arnaud Montebourg. "Je me demande ce qu'elles ont pensé de sa sortie, hier", souligne Mathilde Panot, faisant référence à la proposition de bloquer les transferts d'argent vers les pays qui refusent de rapatrier leurs ressortissants. "Une idée déjà proposée par Éric Zemmour et Marine Le Pen", souligne-t-elle, appelant à arrêter "une certaine zemmourisation du débat, un festival d'idées stupides, cruelles et nauséabondes de l'extrême-droite".

Une proposition "cruelle" pour la députée, puisque dans certains pays, ces transferts d'argent représentent "25% de la richesse du pays", et permette au développement du pays. "Il y a eu pire que ça", dénonce-t-elle, visant Arnaud Montebourg qui a qualifié d'immigré Charles Aznavour et Zinedine Zidane. "Ils sont nés à Paris et Marseille", rappelle-t-elle, rappelant qu'être Français "ce n'est pas une consonnance de nom ou de prénom, c'est adhérer à un projet politique posé par la Révolution française : liberté, égalité, fraternité". Pour Mathilde Panot, Arnaud Montebourg "a franchi un seuil inacceptable".

 

"Jean-Luc Mélenchon est celui qui s'est toujours battu contre l'extrême-droite"

La porte-parole des insoumis ne croit pas en la porosité entre l'électorat de Jean-Luc Mélenchon et celui de Marine Le Pen. "Jean-Luc Mélenchon est celui qui s'est toujours battu contre l'extrême-droite, qui a un projet absolument contraire", souligne-t-elle. Selon Mathilde Panot, le choix des prochaines élections se fera entre "l'extrême libéralisme très violent de Macron, l'extrême-droite la plus haineuse de Marine Le Pen et Éric Zemmour, et celui qui propose la politique d'entraide".

 

 

 

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