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Conseil des ministres, mise en scène, discours : les coulisses de la décision sur NDDL

Avec la longue déclaration d’Édouard Philippe expliquant la décision d’abandonner le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a voulu démontrer que la main de l’État n’a pas tremblé. Plongée dans les coulisses de la première grande démonstration d’autorité du gouvernement.

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La mise en scène a été soignée, et c’est Édouard Philippe qui est à la manœuvre. Solennellement, hier au Conseil des ministres, le président de la République pose la question : "M. le Premier ministre, avez-vous pris votre décision ?". "Oui, M. le Président, ma décision est prise et je peux vous l’annoncer". Et le Premier ministre annonce l’abandon du projet et la décision d’expulser les zadistes. Les élus locaux concernés sur la zone recevaient au même moment des messages sur leur téléphone leur indiquant la décision. À l’intérieur du Conseil, les ministres posent des questions et Emmanuel Macron reprend la parole. Une consigne : les ministres doivent garder une attitude sobre : "Pas de triomphalisme ni d’états d’âme". Et déclare : "Dans cette affaire, ce qui a prévalu pour la décision c’est la restauration de l’autorité de l’État". Une manière de faire oublier que le candidat Macron était en faveur de l’aéroport… On constate que les ministres qui étaient pour la construction de l’aéroport, comme Jean-Yves Le Drian, ne s’expriment pas. Pour le ministre breton, le dossier est clos. Quant à Nicolas Hulot, il avait déjà dit avant Noël que Notre-Dame-des-Landes n’était plus une ligne rouge pour lui…

Au-delà de l’aspect opérationnel qui va entrer dans sa phase cruciale, l’expulsion de la ZAD, l’enjeu est de montrer aux Français que le gouvernement montre son autorité, et on l’a bien senti en écoutant le discours du Premier ministre, même s’il existe encore des zones floues concernant en particulier l’avenir des zadistes agriculteurs. Emmanuel Macron et Édouard Philippe font un pari : démontrer que le dossier de Notre-Dame-des-Landes, au fond, n’est pas si compliqué à gérer quand on sait décider, contrairement aux différents gouvernements précédents.

Autorité et cohésion : on retrouve les deux axes des vœux du président de la République le 31 décembre. Un discours sur la méthode avec quelques formules destinées à faire mouche : "Une décision sans ambiguïté malgré les mécontentements", "50 ans d’hésitations ne font pas une décision", "C'est un État clair et ferme qui agit"… Il s’agit de s’adresser au reste du pays qui ne se sent pas concerné par le sujet.

Politique migratoire, radio publique, Notre-Dame-des-Landes, migrants : l’exécutif veut montrer qu’aucun dossier ne reste sans réponse et pousse son avantage dans un contexte sans opposition : place à la démocratie de l’autorité, voire autoritaire.

Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio

 

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