Ces élections législatives s'annoncent hors-normes. La campagne est écrasée par les débuts du nouveau président Macron.
Elle sont hors-normes par la recomposition politique qui se prépare, avec la vague attendue du parti En Marche ! Les sondages annoncent une majorité forte pour le président installé. Le dégagisme de 2017 est encore à l’œuvre.
Hors-normes également par leur calendrier, avec une campagne enchassée par une période de ponts et de week-ends prolongés, d’où une impression de torpeur. Pas de ferveur, pas de grand meeting, pas de moment fort.
Les personnalités politiques sont réfugiées sur leur territoire, pour tenter de sauver leur peau.
Au PS, c’est un syndic de faillite qui est en route. Un seul se démène vraiment. Bernard Cazeneuve, pompier volant, qui fait des meetings de soutien sans médiatiser sa campagne. Au grand étonnement de ceux qui dirigeaient avant le pays, comme François Hollande qui, en privé, voit que personne, à part l'ancien Premier ministre, ne parle collectivement. Au PS, de nombreuses personnalités se battent simplement pour leur survie.
À droite, on se prépare à perdre. François Baroin ne dit plus qu’il veut être chef du Gouvernement. Le sénateur de l’Aube s’apprête à un repli sur sa ville de Troyes. Il devrait d’ailleurs démissionner du Sénat et rester à la tête de l’AMF.
Dès lundi, un bureau politique des Républicains lancera la course pour le contrôle du parti. Laurent Wauquiez se prépare pour cette compétition.
Chez En Marche!, en revanche, on se prépare pour le grand saut dans l’inconnu. À Matignon, Edouard Philippe est très mobilisé pour cette nouvelle phase du renouveau, qui consistera à faire marcher des députés tout neufs. Et surtout à trouver quelqu’un pour régler le pas des Marcheurs sur celui du Gouvernement.
Écoutez la chronique politique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio