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Baisse des APL : la députée LREM assume ses propos, la CNAF s’insurge

Par Benjamin Jeanjean

Alors que le gouvernement projette de mettre en œuvre rapidement une baisse de 5 euros des APL, le débat fait rage autour de cette décision.

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Baisser de 5 euros les aides au logement pour les étudiants et les plus démunis, tout en préparant le terrain pour une baisse de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), tel est le périlleux exercice de communication politique auquel s’attaque le gouvernement d’Édouard Philippe et la majorité parlementaire. Alors que des voix s’élèvent pour dénoncer le caractère injuste d’une telle mesure, la députée (LREM) Claire O’Petit a fait parler d’elle ce lundi en justifiant ce choix par des mots assez clairs. "Il y a les transports moins chers, la carte d'étudiant, l’APL, les bourses… Ça ne suffit pas bien sûr, beaucoup d’étudiants sont encore obligés de travailler, Mais bon sang, regardez un peu ailleurs... Ça va, messieurs dames... Si à 18, 19 ans, 20 ans, 24 ans, vous commencez à pleurer pour 5 euros, qu'est-ce que vous allez faire de votre vie ?", avait-elle affirmé à l’Assemblée nationale.

O’Petit : "En ce moment, les étudiants sont chez papa-maman"

Sur les ondes de RMC, l’élue de l’Eure a réitéré ses propos en ciblant plus particulièrement les étudiants. "J'ai bien parlé des étudiants pour les 5 euros, je n'ai pas généralisé. Je n'aurais pas eu les mêmes propos pour les personnes du 3ème et du 4ème âge qui ont peu pour vivre et ne peuvent plus essayer de travailler pour vivre plus correctement. (…) Les étudiants en ce moment sont chez papa-maman ou travaillent parce qu'il n'y a plus de cours, et ils vont toucher leurs APL en entier. Ils reprennent en octobre, donc 16 centimes de moins pour octobre et novembre, excusez-moi, mais je ne pleure pas", a-t-elle persisté.

La CNAF critique une décision "brutale" et "injuste"

Mais pour Jean-Louis Deroussen, président du conseil d’administration de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), la pilule ne passe toujours pas, notamment sur la forme. "Nous n’avons pas été consultés, en tant que conseil d’administration, sur ce nouveau coup de rabot. C’est brutal, c’est annoncé durant l’été, cela n’est pas le résultat d’une concertation", a-t-il fustigé sur RTL, déplorant une "mesure d’économie (…) injuste qui frappe les plus faibles, les plus démunis". "Est-ce que l’on veut quand même que les gens aient les moyens de se loger et d’élever leurs familles ou est-ce que l’on préfère laisser peut-être les gens dans une plus grande précarité, ce qui serait encore plus dommageable ?", s’interroge-t-il.

À l’heure actuelle, plus de 6 millions de foyers bénéficient d’aides au logement, soit 22% des ménages français. Une baisse de 5 euros par mois et par ménage représenterait ainsi une économie mensuelle de 32,5 millions d’euros, soit 97,5 millions sur les trois derniers mois de l’année en cours.

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