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Aurélien Taché (LREM) : "La tête de liste aux européennes, en réalité ce sera Macron"

Par Benjamin Jeanjean

Député (LREM) du Val-d'Oise, Aurélien Taché était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi. Garde à vue de Nicolas Sarkozy, élections européennes et climat social actuel étaient notamment au programme.

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"Les Français ont depuis bien longtemps arrêté de croire que l’Europe pouvait changer leur vie ne positif". À l’heure d’évoquer les prochaines élections européennes de 2019, Aurélien Taché, député (LREM) du Val-d’Oise, assume pleinement la volonté de la majorité de relancer l’Europe, dans un contexte pourtant eurosceptique chez plusieurs de nos voisins. "C’est malheureusement une réalité, et je crois que la plupart des grandes difficultés socio-économiques ne pourront pas être résolues sans une vraie politique européenne. Comment voulez-vous avoir une même politique de créations d’emplois tant que vous avez un niveau d’impôts différent ? Comment attirer des entreprises du monde entier en Europe sans une politique économique commune ? Les partis d’extrême-droite montent précisément parce qu’on n’a pas démontré qu’une politique européenne était possible et qu’elle pouvait changer la vie des gens", analyse-t-il ce mercredi au micro de Sud Radio.

Quant à savoir quelle doit être la tête de liste de La République En Marche pour ces élections, le jeune élu (33 ans) joue la prudence. "Ce n’est pas moi qui vais décider de ça, en tout cas j’aimerais que ce soit quelqu’un qui incarne la réunion de tous ceux qui croient en l’Europe. Plusieurs personnalités peuvent jouer ce rôle-là. Vous avez entendu comme moi les hypothèses qui circulaient sur des gens comme Alain Juppé, Daniel Cohn-Bendit. Mais vous savez, la vraie tête de liste ce sera Emmanuel Macron en réalité. On a aujourd’hui un Président qui incarne l’Europe, qui est en train de donner une image, et c’est d’abord ce changement proposé par Emmanuel Macron qui sera au centre des discussions…", assure-t-il.

"Dès le premier enfant, tout le monde pourra toucher les allocations familiales"

Revenant sur l’actualité politique, Aurélien Taché a tenu à défendre la proposition de fusion du quotient familial et des allocations familiales, qui fait déjà grincer des dents à droite. "Ce que j’ai compris de la proposition de mon collègue Guillaume Chiche, ce n’est pas qu’il y aurait une disparition de la politique familiale pour les plus aisés, mais qu’on aurait une politique familiale universelle en regroupant le quotient familial et les allocations familiales. Dès le premier enfant, tout le monde pourrait ainsi toucher les allocations familiales, quel que soit le revenu du ménage. Ces allocations seraient en revanche calculées en fonction du revenu. (…) Il faudra regarder dans le détail, mais je trouve l’idée intéressante. Rappelons qu’aujourd’hui, un enfant sur cinq est sous le seuil de pauvreté", souligne-t-il.

Celui qui sera également rapporteur de la loi sur l’assurance-chômage dément toute volonté gouvernementale de réduire les allocations-chômage après le renforcement du contrôle des chômeurs. "Je ne pense pas qu’il faille s’engager dans cette voie. La loi prévoit de nouveaux droits pour les démissionnaires et les indépendants, dont certains sont vraiment les nouveaux précaires d’aujourd’hui. Il y aura aussi une logique d’accompagnement à la recherche d’emploi plus active, Pôle Emploi fera beaucoup plus qu’il ne fait aujourd’hui. Il faut que Pôle Emploi fasse des propositions d’offres d’emploi aux personnes, des propositions en lien avec ce qu’elles recherchent. Derrière, il pourra alors y avoir une logique de retrait des allocations si ces offres sont refusées", explique-t-il.

"Il y a une coalition anti-Macron qui oublie les vrais sujets"

Aurélien Taché s’est également exprimé sur la manifestation prévue ce jeudi, premier test social d’ampleur pour le gouvernement d’Emmanuel Macron. "On n’y voit pas très clair. Cette manifestation de jeudi coagule des tas de mouvements différents… Est-ce que c’est pour le rail ? Contre la CSG ? Contre la réforme de la fonction publique… ? C’était censé être pour la fonction publique, puis les cheminots arrivent et finalement s’invitent... Il faut être à l’écoute des syndicats, mais j’ai quand même le sentiment qu’on a une coalition anti-Macron qui essaye de se mettre en place et qui oublie les vrais sujets", regrette-t-il avant d’insister sur la réforme de la SNCF. "C’est typiquement le type de réformes pour lesquelles Emmanuel Macron a été élu. Une réforme qui n’a pas été faite depuis 30 ans. On a des pannes monstres à Montparnasse, un train qui est cher, un statut spécial pour les cheminots que les gens ne comprennent plus...", argumente-t-il.

Enfin, Aurélien Taché a aussi commenté la garde à vue de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de financements illégaux de sa campagne électorale de 2007. "Je laisse la justice faire son travail. S’ils estiment avoir des éléments qui nécessitent de poursuivre l’enquête… Un financement de campagne par quelqu’un comme Kadhafi, ce n’est pas quelque chose de neutre. (…) Il est classique que ces affaires mettent des années à se résoudre. Dix ans ont passé depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, ces faits resurgissent maintenant, il faut qu’ils soient jugés. S’il y a des éléments, il faut aller au bout. C’est la démocratie, les Français ne comprendraient pas que certains échappent à la justice", assure-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview d’Aurélien Taché dans le Grand Matin Sud Radio

 

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