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Jean-Paul Garraud : "S'il y avait des indices graves, Sarkozy aurait été mis en examen"

Par Mathieu D'Hondt

Jean-Paul Garraud (Magistrat et ancien député UMP de la Gironde) était ce mardi l'invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h.

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L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi, dans la cadre de l'enquête portant sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. L'Office anticorruption de la police judiciaire, dont les locaux se situent à Nanterre (Hauts-de-Seine), disposerait ainsi de nouveaux éléments compromettants, ce qui explique cette convocation de l'ancien chef de l'État. Pour le magistrat Jean-Paul Garraud, avocat général à la Cour d'appel de Poitiers, cette procédure ne signifie pas que

"Il n'y a rien de pire qu'un procès médiatique"

Invité de Véronique Jacquier ce mardi dans le Grand Journal de 18h, celui qui fut député UMP de la Gironde, entre 2002 et 2012, a ainsi commenté cette garde à vue, apportant quelques éclairages purement juridiques. "Il n'y a pas de précédent donc on ne peut pas dire comment cela s'est fait mais ce qui est certain, c'est que les juges d'instruction obéissent au code de procédure pénale, quelle que soit la personne gardée à vue", a-t-il d'abord expliqué. "Les juges d'instruction ont été saisis en avril 2013. Depuis, ils ont naturellement enquêté et, au bout de cinq ans, ils prennent la décision de faire placer Nicolas Sarkozy en garde à vue. Je ne sais évidemment pas ce qu'il y a dans le dossier mais ce que je souhaite dire, c'est qu'on ne peut placer quelqu'un en garde à vue que s'il y a des soupçons", a-t-il ensuite rappelé. "S'il y avait eu des éléments plus importants (...) des indices graves et concordants, Nicolas Sarkozy aurait été obligatoirement mis en examen, dans un premier temps, par un juge d'instruction. Ce qui ne veut pas dire coupable. Or ce n'est pas le cas", a-t-il poursuivi, précisant "qu'en ce moment, la GAV signifie qu'il y a, non pas des indices graves et concordants, mais des soupçons". "Ça ne signifie en aucun cas qu'il y a des éléments à charge", a-t-il encore insisté.

Et l'intéressé de prévenir par ailleurs du danger de la justice populaire, alors que l'ex-président n'est, jusqu'à preuve du contraire, aucunement coupable. "Il n'y a rien de pire qu'un procès médiatique. On a vu ce que ç'a donné dans d'autres affaires qui se sont complètement dégonflées après et où les gens ont vraiment souffert. Rappelez-vous Dominique Baudis, Éric Woerth et d'autres qui ont été condamnés par la presse et par des campagnes terribles", a-t-il ainsi rappelé, avant d'évoquer de nouveau la procédure en tant que telle. "Nicolas Sarkozy a été la cible de pas mal de choses, depuis pas mal de temps. Aujourd'hui, on est dans une phase judiciaire qui obéit à des règles qui seront, je l'espère, suivies et si elles ne le sont pas, ce serait gravissime. Aujourd'hui, ce sont de simples soupçons qui a priori pèsent sur lui et encore, les soupçons sont à la discrétion du juge d'instruction", a-t-il ainsi affirmé.

>> L’intégralité de l’interview est disponible en podcast

 

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