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Annie Genevard : "Il faut un délit d’entrave d’enseigner"

Par La Rédaction

Annie Genevard, députée LR du Doubs, vice-présidente de l'Assemblée nationale, présidente du Conseil national des Républicains, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger mercredi 21 octobre sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Annie Genevard interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 21 octobre 2020 à 7h40.

Les débats ont été vifs à l'Assemblée nationale, mardi 20 octobre, au sujet de l'école et l'islamisme. Des échanges houleux entre le groupe Les Républicains et le gouvernement. Annie Genevard, membre du groupe de l'opposition de droite confie avoir exprimé "une colère, une révolte". "Depuis 2015, nous avons fait 37 propositions de loi, une centaine d’amendements, nous avons toujours été une force de proposition et jamais le gouvernement n’a accepté de nous suivre", déplore la députée.

 

Des échanges qui semblent mettre un point final à l’unité nationale qui suit l'attentat du 16 octobre dernier. Pas forcément, pour la députée du Doubs qui estime "les faits graves et qui justifieraient en effet l’unité nationale". Pour elle, "il appartient au gouvernement d’écouter son opposition, c’est ça la démocratie : ce n’est pas un camp contre l’autre", revient-elle à la charge.

Un attentat survenu en pleine lutte contre le séparatisme

L’attentat de Conflans-Sainte-Honorine est survenu quelques jours seulement après la présentation, par le président de la République, des propositions pour lutter contre le séparatisme. "Ces propositions, si elles sont mises en œuvre, elles sont bonnes", estime la députée qui s'interroge particulièrement sur "la distance qu’il y a entre les mots du président de la République, qui a su nommer les choses, parler d’islamisme, de radicalité, qui a désigné l’ennemi qui nous a déclaré la guerre… et cette proposition de loi". "Gérald Darmanin qui nous a diton ne parlera pas d’immigration, on ne parlera pas de radicalisation, il ne faut pas stigmatiser l’islam radical", rapporte la députée du Doubs.

Le groupe parlementaire Les Républicains a déposé des propositions pour faire bouger le texte de loi sur le séparatisme. "Nous lions la question de l’islamisme à l’immigration : il faut tarir une immigration qui, effectivement, est beaucoup trop importante", juge Annie Genevard qui invite également à "retrouver notre capacité à expulser des gens qui veulent nous nuire".

Changer la Constitution pour protéger la décision du politique

Après les nombreuses réactions faisant suite à l'attentat de Conflans, le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti a rappelé que la France est un État de droit. "Il a raison", acquiesce Annie Genevard, "c’est vrai que notre démocratie, elle est forte de ses principes mais faible à se protéger". Mais elle dénonce un manque des errements dans le fonctionnement et l'application de la politique migratoire. "Dans un État de droit, lorsqu’on laisse au juge le soin de décider qui nous devons accepter sur notre sol et qui nous avons le droit d’expulser, il va se passer ce qui s’est passé pour cette famille tchétchène, qui avait été déboutée du droit d’asile et que le juge nous a obligés à accepter", prévient la vice-présidente de l'Assemblée nationale.

"Si la loi ne protège pas notre pays et ne protège pas les Français, il faut changer la loi", recommande-t-elle. Pour la députée du Doubs, "il faut absolument changer la Constitution pour donner des bases légales pour que le juge n’entrave pas la décision du politique".

Une libération de la parole pour les professeurs

La décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire au collège, permet à Annie Genevard de dénoncer une forme d’autocensure dans le milieu scolaire sur les sujets de laïcité. "Ils le disent : l’assassinat de Samuel Paty a libéré la parole", relaie l'élue qui propose "la création d’un délit d’entrave à l’enseignement". L'objectif est d'empêcher "les parents d’élèves de décider à la place de l’Éducation nationale ce qui doit être enseigné à leurs enfants", explique la parlementaire.

Elle invite les islamistes à prendre conscience que "non, ils ne feront pas la loi dans notre pays". Pour ce faire, "nous proposons des mesures symboliques comme l’interdiction du voile à l’université ou chez les mères accompagnatrices" afin de bien faire comprendre que "nous, nous voulons l’égalité des hommes et des femmes". "Il faut rétablir ce qui fait véritablement la France", enjoint-elle.

"On s'est laissé intimidé"

Durant de nombreuses années, l'affirmation du drapeau français a été laissé aux sympathisants du Front national. "On s'est laissé intimidé par le terrible piège tendu par la gauche", confesse Annie Genevard qui se souvient que "dès qu'on parlait de nation, de patriotisme, il y avait la manifestation d'un frontisme dissimulé". "C'est une erreur profonde qu'il faut impérativement corriger", appelle-t-elle tout en interrogeant ceux qui s'y refuseraient : "Si nous-mêmes nous n'osons pas dire notre amour de la France, comment l'inspirer auprès de cette jeunesse qui ne l'éprouve pas ?"

Reste que pour les élections 2022, les Républicains n'ont pas fait le choix de leur candidat. Un choix qui pourrait être reporté après les élections régionales et départementales de 2021. "C'est une bonne proposition de la part de Christian Jacob, sinon nous allons coloniser la campagne des régionales et des départementales par cette question du choix du candidat pour 2022", réagit la présidente du Conseil national des LR. "Nous devons gagner ces élections intermédiaires", exhorte-t-elle, espérant faire le grand chelem des élections intermédiaires et locales.

 


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