Invité ce lundi dans le débat du 10/12 présenté par Valérie Expert, Alexis Bachelay (ex-député PS de la 1ère circonscription des Hauts-de-Seine) a évoqué la popularité d'Emmanuel Macron, qui reste assez haute en dépit d'une contestation sociale prégnante. Alors qu'une grève perlée inédite des cheminots démarre ce soir (19 h) et pourrait redistribuer les cartes, comment expliquer cette forme d'état de grâce, qui tranche avec les précédents quinquennats de François Hollande et Nicolas Sarkozy ?
"Le fait qu'autant de gens de gauche aient voté Macron lui accorde une sorte de bienveillance"
Pour l'ancien élu socialiste, cette mansuétude des Français vis-à-vis du chef de l'État puise directement ses origines dans la présidentielle et peut s'expliquer par une partie de son électorat issue de la gauche. "Je pense que ce sont les conditions particulières de l'élection d'Emmanuel Macron qui expliquent cette situation. Il faut se rappeler qu'il a été élu au premier tour avec un peu plus de 50 % des gens qui avaient voté François Hollande, 5 ans plus tôt. Donc un socle de gauche assez important auquel s'ajoute une partie du centre-droit, les gens un peu écœurés par la candidature Fillon et les affaires etc... Tout cela s'est renforcé au deuxième tour puisqu'il a rassemblé les Républicains face à une candidature d'extrême droite", a-t-il ainsi rappelé dans un premier temps. "Quand on y réfléchit bien, les gens qui sont au cœur du mouvement social, ce sont quand même des gens qui viennent plutôt de la gauche et le fait qu'il y ait autant de gens de gauche qui aient voté Macron, dès le premier tour, ça lui accorde une sorte de protection, de bienveillance, y compris de gens qui, sinon, seraient dans la rue", a-t-il ensuite ajouté.
"Ceux qui ont voté Macron veulent lui laisser une chance (...) certains, comme les retraités par exemple, ne sont pas contents mais ils n'iront pas forcément manifester, ils attendent encore de voir", a-t-il encore insisté, avant de conclure en ajoutant - non sans une certaine ironie et en référence à une célèbre émission de téléréalité - que "si l'on était à Koh-Lanta, Emmanuel Macron aurait un peu le totem d'immunité".
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