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Agnès Pannier-Runacher - coronavirus et entreprises : "nous regardons comment automatiser les reports d'échéances sociales et fiscales"

Agnès Pannier-Runacher, Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des finances, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 3 mars sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Agnès Pannier-Runacher, interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 3 mars à 7h40.

Conséquences du coronavirus sur l'économie : "Les chiffres qui circulent sont assez fantaisistes !"

Les premiers bilans des effets du coronavirus sur l'économie arrivent, notamment sur le tourisme : un tiers des professionnels seraient touchés. "Le chiffre qui est fiable est celui que nous avons donné il y a une semaine et qui repose sur une épidémie limitée à la Chine : 0.1 d'impact sur le PIB explique Agnès Pannier-Runacher au micro de Patrick Roger. Les autres chiffres qui circulent sont assez fantaisistes ! tient-elle à préciser. C'est beaucoup trop tôt pour donner un impact sur l'économie française de la généralisation de cette épidémie à l'Europe. On sait toutefois que nous avons perdu au niveau de l'Europe 2 millions de nuités chinoises, à 500 euros parce que ce sont plutôt de gros consommateurs, ce qui fait un milliard d'euros pour l'ensemble de l'Europe au niveau du tourisme.

 

Mais il faut savoir raison garder explique-t-elle, parce que l'impact est de différentes natures. Il y a les entreprises françaises qui travaillent en Chine qui sont exposées, les professionnels du tourisme, tout ce qui est événementiel, traiteurs, salles de spectacles, et comme les chaînes de production sont imbriquées, on peut avoir des problèmes de stocks sur certaines pièces, on aura des moments peut-être un peu compliqués sur certains sites de production industrielle. Notre rôle au gouvernement pour le moment est de faire en sorte d'anticiper le plus possible et c'est pour ça que nous réunissons aujourd'hui l'ensemble des représentants de toutes les activités de l'économie, pour faire en sorte de limiter l'impact sur l'économie" assure-t-elle.

 

Pour l'instant, les secteurs qui souffrent le plus de cette épidémie en termes de chiffre d'affaires sont "le luxe, l'hôtellerie, l'événementiel, mais aussi le secteur de l'automobile détaille Agnès Pannier-Runacher. La BPI a été actionnée, elle irrigue l'économie avec beaucoup de prêts bancaires. Nous lui avons demandé si elle ne peut pas rééchelonner ses prêts".

 

Reports d'échéances sociales et fiscales : "Nous regardons tout ce qui peut être fait de manière plus automatique"

"Nous devons faciliter la vie des acteurs de l'économie souligne la Secrétaire d'État, notamment éviter qu'ils se trouvent dans des situations de trésorerie restreinte, qui les amèneraient à prendre de mauvaises décisions. Nous regardons tout ce qui peut être fait de manière plus automatique, pour leur donner plus de trésorerie. On repousse les échéances fiscales et sociales, mais on voudrait que ce soit plus facile, qu'il n'y ait pas besoin de demander. Deuxièmement, il faut faciliter le travail partiel, le chômage partiel, le financer et de mettre à profit cette activité partielle. C'est le moment de déployer des formations professionnelles. Essayons de saisir ces moments de baisse de production pour en faire quelque chose pour les salariés. On souhaite aussi anticiper les épisodes suivants : il faut que les filières travaillent ensemble".

"Il faut que les entreprises aient un matelas de trésorerie et puissent voir venir le temps d'être au clair. Les consignes ont été passées la semaine dernière précise Agnès Pannier-Runacher, on va voir si on ne peut pas élargir. Aujourd'hui, les entreprises peuvent appeler le fisc et demander des reports d'échéances sociales et fiscales. La question que nous nous posons est de savoir comment faire pour que cela soit plus automatique et qu'il n'y ait pas besoin d'appeler".

 

"Il faut que les masques soient destinés aux gens qui en ont besoin !"

Concernant le télétravail ou le droit de retrait de certains salariés, "la contamination ne se fait par par l'air, mais par des gouttelettes rappelle Agnès Pannier-Runacher, et ça change tout ! Il faut se laver les mains et éviter de postillonner sur son petit camarade ! Ça paraît très basique mais pourtant, c'est fondamental. Nous demandons aux entreprises de renouveler les consignes, mettre à disposition les produits pour se laver les mains. Mon homologue néerlandaise me disait que ce n'est pas tellement différent d'une mauvaise grippe. Ce n'est pas complètement infondé ! Notre travail, c'est de faire en sorte qu'on ralentisse la progression de ce virus, parce qu'il y a aussi l'autre épidémie de grippe qu'il faut gérer, et nous adaptons à chaque instant notre système, en fonction des informations que nous avons de la progression du virus".

Il y a une pénurie de gel hydro-alcoolique et de masques dans les pharmacies. "Nous avons 4 sites en France qui fabriquent nos propres masques et nous en avons commandé 200 millions, qui arriveront au fil de l'eau. Mais il faut que les masques soient destinés aux gens qui en ont besoin ! insiste la Secrétaire d'État, il faut les laisser aux personnes qui sont dans les hôpitaux, qui interviennent auprès des malades, ce n'est pas nous dans la rue, ça n'est pas très civil et nous avons besoin de solidarité. Sur l'approvisionnement en gels, a priori, il semble que ce soit plus une attente car la demande est très forte, les sites se demandent s'ils doivent livrer ou pas et comment fonctionner par rapport à des réquisitions possibles, mais c'est produit". Agnès Pannier-Runacher précise que "c'est très simple à fabriquer soi-même, une recette de l'OMS explique comment fabriquer son gel hydro-alcoolique".

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