"Parlons Vrai chez Bourdin" : L’épidémie de bronchiolite a gagné l'ensemble du territoire et vient surcharger les urgences pédiatriques. Des professionnels de santé alertent sur la situation, une fois de plus, et dénoncent la mise en danger des enfants.
"Parlons Vrai chez Bourdin" : "Des hospitalisations sont annulées"
L'épidémie de bronchiolite touche tous les ans des milliers d'enfants, entre octobre et décembre. Si cette année, elle ne s'annonce pas plus grave que la saison précédente, les pédiatres alertent sur l'engorgement des hôpitaux, dans une tribune adressée à Emmanuel Macron, samedi 22 octobre. "L'épidémie de bronchiolite est révélateur d'une situation hospitalière déjà dramatique", explique Laure Dorey, déléguée générale de l’Association Maladies Foie Enfants (AMFE) et mère d’un enfant de 12 ans atteint de maladie rare.
Pour les parents d'enfants malades, la situation est préoccupante depuis plusieurs mois. "Des hospitalisations et des chirurgies sont annulées, faute de place dans les services", rapporte-t-elle. Un engorgement confirmé par Mélodie Aubart, neuropédiatre à l'hôpital Necker qui annule "quotidiennement" des rendez-vous pour introduire des traitements ou faire des examens. "Chaque jour, nous prenons des décisions qui vont à l'encontre de la médecine que l'on a appris", alerte-t-elle.
📢Urgences pédiatriques saturées : une tribune adressée à #Macron des professionnels de la pédiatrie.
🗣️ Mélodie Aubart, neuropédiatre à l'hôpital Necker "Sur 25 lits, 5 sont fermés depuis plus d'1 an ! Dans mon service les lits sont fermés par manque d’infirmières" pic.twitter.com/QBCXt2Hv4L
— Sud Radio (@SudRadio) October 24, 2022
"Un manque de soignants"
Dans son service à l'hôpital Necker, à Paris, cinq des 25 lits dédiés aux enfants présentant une maladie chronique ou aiguë sont fermés depuis plus d'un an. "Nous ne pouvons pas accueillir les enfants comme nous le devrions", dénonce Mélodie Aubart. Des patients sont transférés de l'Île-de-France dans des hôpitaux de province. "C'est inapproprié pour des enfants de 14 ans", abonde la neuropédiatre qui voit désormais des enfants "attendre une semaine à l'hôpital" avant d'intégrer son service.
La faute au manque de soignants, d'infirmières ou de médecins, selon les services. "Les urgences pédiatriques de Poissy ont fermé samedi pour une durée indéterminée par manque de médecin", souligne Mélodie Aubart. Bien que prévisible, l'épidémie de bronchiolite aggrave la situation, "aucun lit supplémentaire n'a pu être ouvert", témoigne la pédiatre qui s'attend "à un afflux supplémentaire de patients, là où nous sommes déjà en très grande difficulté".
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