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Porto Rico plébiscite son intégration aux USA lors d'un référendum très boycotté

Par Mathieu D'Hondt

Les Portoricains se sont exprimés ce dimanche en faveur d'un rattachement aux États-Unis, à l'issue d'un référendum consultatif très largement boycotté par la population.

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L'île de Porto Rico va-t-elle devenir le 51e État américain ? C'est en tout cas la tendance qui ressort du référendum consultatif organisé ce dimanche dans le pays. À la question de savoir si l'État carribéen devait intégrer l'union fédérale américaine, les Portoricains se sont en effet prononcés à 97 % en faveur d'un rattachement, selon le gouvernement. Un véritable plébiscite qui doit toutefois être analysé avec prudence tant le scrutin a été boycotté par la population.

Des résultats tronqués par le boycott de la population

Si l'on en croit les résultats quasi-définitifs, moins d'un électeur sur 4, parmi les 2,2 millions de citoyens inscrits sur les listes électorales, s'est déplacé pour voter, soit un taux de participation famélique de 22,7%. En matière de légitimité, on a connu mieux. Le camp du non, représenté par les partisans du statut quo ou de l'indépendance, n'ayant respectivement recueilli que 1,5 et 1,3% des voix. Des chiffres tronqués dans la mesure ou ces derniers avaient appelé au boycott du référendum, le quatrième du genre organisé à Porto Rico.

Ancienne colonie espagnole, Porto Rico était devenu un territoire américain en 1899 après la signature du traité de Paris - qui avait mis un terme à la guerre hispano-américaine - avant d'obtenir le statut particulier d'"État libre associé", lequel lui confère aujourd'hui une certaine autonomie mais pas de souveraineté nationale. S'ils possèdent la citoyenneté américaine au même titre qu'un citoyen de l'Union, les Portoricains n'ont toutefois pas le droit de vote. Ils ne peuvent donc participer au processus législatif alors que les lois votées à Washington impactent directement leur île. Beaucoup attribuent d'ailleurs les difficultés locales - Porto Rico est aujourd'hui confronté à la faillite et doit faire face à une dette colossale de 70 milliards de dollars - à cette situation. C'est en tout cas l'argument avancé par le gouverneur Ricardo Rosello, qui milite pour une intégration fédérale, le meilleur moyen selon lui de pallier à la crise grâce aux financements fédéraux qui lui serait versés en cas de rattachement. Le jeune dirigeant de 38 ans, partisan d'une politique d'austérité, avait ainsi été élu en janvier dernier sur cette promesse.

En dépit de la volonté affichée, il n'y aurait toutefois que très peu de chance de voir l'île devenir le 51ème État selon la plupart des observateurs, d'autant que Donald Trump a fait savoir à plusieurs reprises qu'il était opposé à l'idée d'un sauvetage public du territoire. Affaire à suivre donc.

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