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"Macron joue un jeu un peu serré en ayant choisi Trump, c'est un ami embarrassant"

Par Mathieu D'Hondt

Jean-Éric Branaa (Spécialiste des États-Unis) nous explique les enjeux de la visite d'Emmanuel Macron aux États-Unis, qui débute ce lundi.

"Macron joue un jeu un peu serré en ayant choisi Trump, c'est un ami embarrassant"

C'est aujourd'hui que débute la visite d'Emmanuel Macron aux États-Unis avec, au-delà des réjouissances prévues par le protocole, une entrevue privilégiée avec son homologue américain concernant notamment les dossiers chauds de la Syrie et de l'Iran. Un déplacement placé sous le signe d'une entente parfaite entre les deux chefs d'État, qui cultivent ce rapprochement depuis leur accession respective au pouvoir. Cette stratégie d'amitié affichée par Emmanuel Macron n'est pas sans risque, selon Jean-Éric Branaa, qui y voit un dilemme politique.

"Il ne faut pas avoir l'air d'être le vassal de l'Amérique"

Spécialiste de la politique américaine et de ses soubresauts sociétaux, l'intéressé affirme que les Français pourraient voir d'un mauvais œil cette proximité en dépit du fait que celle-ci s'avère nécessaire, pour des raisons géopolitiques évidentes. "Seuls 14% des Français apprécient Donald Trump, donc Emmanuel Macron joue un jeu un petit peu serré en ayant choisi cet ami un petit peu embarrassant", explique d'abord ce maître de conférences, qui enseigne à l'université de Paris II Assas. "Il faut être son ami parce que c'est la première puissance mondiale et que la France ne peut pas se passer de cette amitié, mais, en même temps, il ne faut pas avoir l'air d'être trop le vassal de l'Amérique. Une accusation qui a déjà fusé dès que l'annonce de frappes conjointes en Syrie a été faite, donc c'est un peu sur la corde raide que Macron avance actuellement et l'image est très importante", ajoute-t-il.

 

 

Cette proximité peut-elle permettre au président français de flaire fléchir son homologue sur certaines questions cruciales ? Pour Jean-Éric Branaa, rien n'est moins sûr car Donald Trump s'avère être inflexible. "Emmanuel Macron s'est très bien positionné dans l'amitié franco-américaine et aujourd'hui, la France et les États-Unis sont deux alliés indéfectibles, c'est un point fort ! Pour autant, je ne pense par qu'il puisse faire changer Donald Trump d'idée sur quoi que ce soit', affirme-t-il ainsi, citant l'exemple de "l'accord de Paris sur le climat", duquel s'était retiré le président américain en juin dernier. "Les effets intérieurs des Américains sont très loin des nôtres et çà cause de ça, Emmanuel Macron est un peu à contre-courant, par rapport à ce qu'il annonce, de la réalité objective de ce qu'il se passe aux États-Unis", précise-t-il par ailleurs.

 

 

Arrivé ce lundi sur le sol américain, le président et son épouse doivent rester 3 jours aux États-Unis, avec une première étape dans l'ancienne résidence de Georges Washington, située à Mount Vernon, à l'occasion d'un dîner présidentiel.

Propos recueillis par Martin Juret

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